• Auteur...: Gaël Duval
  • Date.....: 4 avril 2006 (30 avril 2010)
  • Licence..: "Verbatim" link_license

Interview de Gaël Duval

D’après Wikipédia du 4 avril : « Diplômé d’un DESS d’informatique réseaux et applications documentaires de l’Université de Caen Basse-Normandie, Gaël Duval est un pionnier de Linux en France. Fondateur de la distribution Mandrake Linux en 1998, à l’âge de 25 ans, il a créé cette distribution comme étant centrée sur la facilité d’utilisation pour le grand public. À l’origine une Red Hat dotée du naissant KDE, elle a évolué pour prendre son propre chemin, intégrant également GNOME. Il est également co-fondateur de Mandrakesoft, société développant Mandrake Linux, devenue Mandriva en 2005 suite au rachat de Conectiva et au litige qui opposait la société aux américains Hearst Publications et King Features Syndicate au sujet du personnage de bande dessinée Mandrake le magicien, ainsi que de Cosmosonic, société d’édition musicale en 2002. En mars 2006, Gaël Duval est licencié par François Bancilhon, directeur général de Mandriva. Il se consacre désormais à un nouveau projet, Ulteo (initialement refusé par Mandriva). »

Une fois l’émotion de son licenciement retombée, il nous a semblé intéressant d’avoir le point de vue général d’une figure emblématique du logiciel libre francophone qui n’hésite pas à affirmer que "le monde du logiciel propriétaire a été une parenthèse dans l’histoire".

Une interview par courrier électronique réalisée le 3 et 4 avril 2006 par "Biblio" pour Framasoft.

Illustration de François Schnell sous Creative Commons BY.

I. Mandriva

Framasoft : Bonjour Gaël Duval. Vous êtes le créateur de Mandrake Linux, désormais Mandriva Linux, et co-fondateur de Mandriva (ex-Mandrakesoft). Votre licenciement a provoqué un certain émoi dans la communauté du logiciel libre : quelles sont les motivations d’une telle éviction ?

Gaël Duval : Economiques m’a t-on dit. Il est vrai que les derniers résultats de Mandriva n’étaient pas bons et que ça a permis de faire un plan de licenciement. Mais quelque chose me dit qu’il y a peut-être eues d’autres raisons à mon éviction. Je ne les connais pas précisemment.

Vous aviez eu le rôle de directeur de la communication, puis de chargé des relations avec la communauté. Quel bilan faîtes-vous de vos activités à ces postes ?

Concernant le communication j’ai beaucoup appris, en particulier à faire parler de la marque et de ses produits avec un budget quasi-nul. C’est à dire en m’appuyant en grande partie sur Internet et la communauté Linux pour relayer les informations. Evidemment, ça pousse à faire très attention à ce qu’on dit et à fournir des informations de qualité autant que possible. D’un autre coté il y a un coté nécessairement "langue de bois" qui m’a un peu gêné dans cette tâche. Mais quand c’était possible j’essayais plutôt de proposer davantage de transparence et de franchise.

Concernant mon tout nouvellement créé poste de "directeur communauté" Linux, son existence fut tellement brève que je n’ai pas vraiment de bilan à en tirer, car c’était une approche dont on ne pouvait récolter les fruits qu’à moyen terme. Je ne sais même pas si le e-mag - pourtant très apprécié - que j’ai créé à cette occasion survivra.

II. Ulteo

Ulteo est votre nouveau projet qui, je cite le site web, "est un nouveau concept d’un système d’exploitation open source facile à utiliser, qui devrait changer la manière dont les gens utilisent les ordinateurs". Quelles en seront les principales caractéristiques ?

C’est un peu tôt pour donner des détails, car rien n’est encore prêt ! Pour donner une petite idée il s’agit d’un produit gratuit et libre OS + applications simple à mettre en oeuvre. Si une entreprise se crée sur la base de ce projet, y sera associé un business-model qui collera aux exigences et aux idéaux de la communauté Linux. Je souhaite me démarquer totalement des approches "propriétarisantes" que les éditeurs essayent d’appliquer depuis des années aux logiciels libres. Ca ne fonctionne pas, ou mal. Et j’ai toujours été sidéré par le manque d’imagination de beaucoup d’entreprises du monde du libre dans ce domaine.

Maintenant que je suis libre de faire ce que je souhaite, c’est le moment d’essayer de faire avancer les choses.

Serait-ce une nouvelle distribution GNU/Linux, et quels sont vos choix en termes de logiciels ?

L’idée n’est pas de re-développer une distribution Linux de A à Z mais plutôt de se baser autant que possible sur de l’existant. A terme, on verra. Mais Ulteo est davantage qu’un produit, c’est une approche différente. Au service de l’utilisateur final.

Projetez-vous d’utiliser les concepts et les connaissances liées à Mandriva Linux pour Ulteo ?

Je suis en train de travailler sur le maquettage et je pense que oui, il y a certaines choses que j’ai influencé dans Mandriva Linux qui se retrouveront dans Ulteo. Et l’expérience Mandrake/Mandriva a fait murir dans mon esprit certaines idées et approches qui n’ont pas ou peu été explorées.

La description faite sur le site web d’Ulteo semble prometteuse, et vous venez de lancer le site web d’une communauté. N’est-ce pas un peu prématuré ?

En fait pour vous dire la vérité, je n’ai pas passé une seconde à lancer le site communautaire d’Ulteo ! Il s’est lancé tout seul et j’en suis très content. Un embryon de communauté est déjà en train de se créer, c’est peut-être un peu tôt, mais c’est intéressant.

III. Les modèles de développement

Red Hat et SuSE ont opté pour un nouveau modèle de développement de> leurs distributions commerciales, qui ont désormais pour base une version entièrement libre, développée par la communauté. Que pensez-vous de ce modèle ?

Je pense que c’est ce que j’ai souhaité faire à Mandriva plusieurs fois depuis 2000 - via une fondation - et que ça n’a jamais été possible. D’un autre coté, la base elle-même de la distribution Mandriva reste entièrement libre et en développement semi-ouvert via Cooker.

Cela montre en tous cas les prises de consciences qui se font dans le domaine : SuSE, après des années de "lockage" propriétaire qui lui ont été amèrement repprochées, poursuit maintenant une politique totalement opposée. Et le succès actuel d’Ubuntu montre bien l’importance de la communauté Linux et du respect des principes du libre.

Souhaitez-vous une participation de la communauté au développement d’Ulteo, et si oui, dans quelle mesure ?

La plus large possible dès qu’un premier produit sera dispo. Pour le tout début je souhaite que le concept corresponde totalement à ce que j’ai en tête afin de donner une impulsion clairement orientée. C’est pour cela que je bricole dans mon coin, presque tout seul. Pour la suite, que la communauté s’empare du projet, si ça lui plait.

IV. La cohabitation du libre et du propriétaire

Il est aujourd’hui possible, au prix de quelques sacrifices, d’utiliser un système entièrement libre. Néanmoins, de nombreux composants non-libres (Flash notamment) sont aujourd’hui nécessaires pour exploiter son matériel ou naviguer sur le Web. Pensez-vous qu’il soit possible et nécessaire de développer des alternatives libres ?

Nécessaire oui, absolument ! Une autre approche c’est de convaincre les éditeurs de logiciels propriétaires à passer au libre. J’ai participé à ce genre de lobbying envers Troll Tech il y a quelques années (pour faire passer Qt en GPL) et plus tard, le PDG de Troll Tech m’a dit que ça avait été une décision très prolifique, même au niveau de ses affaires.

Je pense qu’actuellement, il faut que toute la communauté du libre prenne bien conscience que le monde propriétaire, ce n’est pas seulement Microsoft, même s’ils en sont l’emblème. Il y a donc beaucoup de travail pour convaincre tous les éditeurs de softs propriétaires que le libre et les formats ouverts c’est beaucoup mieux. Ils doivent prendre conscience que s’ils n’y passent pas ils verront un jour ou l’autre une application fonctionnellement similaire mais libre les concurrencer frontalement et fortement. On voit ce qui se passe avec Firefox et Openoffice.org.

La raison de tout ceci c’est que le monde du logiciel propriétaire a été une parenthèse dans l’histoire. C’est un monde dont le fonctionnement repose sur des pratiques de fermeture du code source et des formats de fichiers propriétaires, ce dont plus personne ne veut.

Parlons des relations souvent conflictuelles entre les développeurs libres et les constructeurs, qui ne publient que très rarement des pilotes entièrement libres, et plus rarement encore les spécifications de leurs matériels. Comment jugez-vous l’attitude de ces derniers, et pensez-vous qu’elle est susceptible d’évoluer ?

Concernant l’attitude, elle est assez classique. Mais je suis assez optimiste : je pense qu’on vit une époque de transition entre un monde majoritairement propriétaire à un monde majoritairement libre. En particulier les constructeurs n’ont pas intérêt à cacher le fonctionnement de leurs matériels dès qu’ils évoluent dans un environnement purement propriétaire.

Personnellement quand j’achète un matériel je commence par regarder s’il est bien supporté par Linux, avec des pilotes libres disponibles. Et je pense que nous sommes un nombre très croissant d’utilisateurs à adopter cette approche.

Ulteo sera un système d’exploitation open source : pensez-vous y inclure les composants propriétaires les plus couramment utilisés ?

Heureusement il y en a de moins en moins :-) En gros : Java pour les applets web, Flash pour la même raison, quelques pilotes de matériel...

Pour les deux premiers ils seront sans doute présents dans Ulteo. Dans un premier temps en tous cas, parceque je suis pragmatique, qu’il n’y a pas encore d’équivalent libre, et que je sais que les utilisateurs demandent en premier lieu que ça fonctionne. Ce qui est compréhensible.

A nous acteurs du libre d’aider ces utilisateurs à passer au vrai logiciel libre en les sensibilisant et en leur proposant à terme des composants vraiment libres.

V. Les perspectives du libre dans le monde de l’entreprise

D’après votre expérience, quel est le sentiment des entreprises face au logiciel libre ?

Il me semble que les entreprises en ont tout d’abord assez de se voir traitées comme des vaches à lait. Par ailleurs, elles se rendent bien compte qu’adopter une solution propriétaire, c’est souvent s’enfermer pour longtemps dans un monde hérmetique qui ne communique que difficilement avec le reste du monde de l’informatique.

J’ai été souvent frappé de constater que les DSI sont rassurées par les offres propriétaires, comme si elles constituaient une garantie que ça va fonctionner quoiqu’il arrive. Alors que bien souvent c’est le contraire qui se passe.

Apparemment il y a actuellement une prise de conscience manifeste de ces travers, et un courant très fort en faveur du libre dans les entreprises, ce dont je me réjouis fortement.

Quels sont les secteurs commerciaux favorables au libre, et à l’inverse, les secteurs les plus réfractaires ?

Le mouvement est global. Mais les secteurs les plus favorables sont souvent ceux où la robustesse du système informatique et la sécurité sont des facteurs primordiaux.

Comment se passe la cohabitation entre le propriétaire et le libre ? Est-elle à l’avantage de ce dernier ?

En général oui. On peut prendre un exemple très simple : prenons d’un coté un utilisateur de la suite OpenOffice.org, et de l’autre un utilisateur de MS Office. L’utilisateur d’OO.org peut ouvrir tous types de documents, entre autres les documents OpenOffice et les document MS Office.

De l’autre coté, l’utilisateur de MS Office ne peut lire que les formats de fichiers MS Office. C’est à dire qu’il va se trouver coincé régulièrement avec des fichiers qu’on va lui envoyer ou qu’il va trouver sur des sites web etc.

Quel est l’utilisateur le plus handicapé des deux ?

À quels arguments les entreprises qui migrent sont-elles sensibles ?

Outre la robustesse et la sécurité dans les domaines sensibles, les formats ouverts sont un des arguments qui garantissent une certaine indépendance face aux solutions logicielles. Mais il y a également le prix, évidemment.

Quels sont les principaux freins à l’adoption du libre au sein de l’entreprise ?

Le manque d’information, la peur de la nouveauté.

Pensez-vous que le libre en entreprise ait une influence sur l’adoption du libre par le grand public ?

Oui pour des tonnes de raisons, mais aussi parceque bien souvent, on a tendance à découvrir les dernières technologies disponibles au sein de l’entreprise. Je ne suis pas certain que MS/DOS et Windows se seraient imposés chez les particuliers si auparavant il n’avaient été utilisés massivement en entreprise. On voit d’ailleurs ce qui s’est passé pour Mac : c’était à la base un OS très orienté graphisme qui s’est immédiatement imposé dans le monde de la conception graphique, de l’édition, de l’imprimerie. Ca l’est resté, et bien souvent on a un Mac chez soi quand on l’utilise dans ces domaines. Ou alors c’est pour ne pas faire comme tout le monde, mais c’est un autre facteur :-)

VI. La communication du libre

Comment jugez-vous la communication du logiciel libre dans son ensemble ?

Je la trouve plutot riche et cohérente pour une communication totalement disaparate et non centralisée. Par la force des choses, elle repose essentiellement sur Internet, et c’est sans doute une de ses plus grandes forces, étant donné qu’Internet devient un média majeur.

Comment les différents acteurs du libre peuvent-ils sensibiliser le grand public ?

Les acteurs du libre, ce sont tous les utilisateurs de logiciels libres, pas seulement les organisations. Chacun doit - s’il le désire - parler du libre auprès de lui, montrer Linux partout. Les "LiveCDs" sont un atout formidable dans ce domaine.

Il faut aussi faire passer l’idée qu’il n’y a pas néssairement un choix à faire entre le monde propriétaire et le monde du libre, que tout est ouvert et que chacun est libre. Car un des dangers qui menacent le libre, c’est aussi de passer pour un courant sectaire qui repose sur une doctrine. Non : le Libre a ses propres règles du jeu qui sont très différentes de celles du monde propriétaire, mais avant tout le libre, c’est la liberté !

La multiplication des acteurs nuit-elle à l’efficacité de la communication, en particulier face à une entreprise "propriétaire" en situation dominante ?

Je n’ai pour l’instant pas trouvé particulièrement efficace la communication de l’entreprise propriétaire en situation dominante. C’est son quasi-monopole et le système économique mis en place autour de lui qui font sa force, pas l’efficacité de sa communication.

Merci Gaël Duval et bonne continuation :)

Merci à vous.

Commentaires

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Gaël Duval et le nouveau live-cd Linux Ulteo Polaris, excellent ! , le 30 octobre 2008 (0 rép.)

La version Polaris Alpha de Ulteo est vraiment excellente, ingénieuse, stable, pratique, rapide et prête pour surfer, du très bon travail.

C’est un live CD que l’on peut facilement transformer en Live-Linux USB avec par exemple Unetbootin, donc disponible en poche sur soi en permanence et qui n’installe rien sur le Pc.

Bravo Gaël Duval et merci pour ce que tu fais pour le libre !

-----> http://www.ulteo.com/home/en/news/2...

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Interview de Gaël Duval , le 26 mai 2006 par AirForcOne (1 rép.)

Mr Duval, vous dites dans l’interview "-Si une entreprise se crée sur la base de ce projet, y sera associé un business-model qui collera aux exigences et aux idéaux de la communauté Linux." n’hésitez pas à le faire savoir. la communauté ne restera pas les bras croisés...pour investir dans ultéo. Votre ancien bébé je l’ai acheté, je l’ai installé et mis à jour et...abandonné aussi tôt car trop complexe l’installation des softs par lignes de commande. Il faudrait des application faciles à installer. A bientôt j’espère...

Réduction de la fracture numérique grâce à ULTEO de Gaël Duval ? , le 31 mai 2007 par Jean-Luc CHOPIN

Monsieur DUVAL. La deuxième version d’Ulteo devait sortir courant mai 2007. Vu la facilité d’utilisation que cet OS est censé avoir avoir, j’ai souvent regardé votre site ce mois-ci, en vain, pour voir si la deuxième version était disponible au téléchargement. Je souhaite en effet l’essayer pour moi, voir si elle est effectivement différente par rapport à Ubuntu, et plus facile d’appréhension que les autres Linux. Je souhaite aussi voir si je peux l’utiliser en appuis de mon projet de réduction de fracture numérique, plutôt destiné, dans un premier temps, aux pauvres recherchant effectivement un emploi, et ayant un dossier d’aide sociale dans une collectivité, afin qu’ils apprennent l’informatique avec des logiciels gratuits (et pourquoi pas, former par ce biais des GUL), notamment la bureautique, la messagerie (Kontact), mais aussi, pourquoi pas, un éditeur de html (Nvu), un logiciel de Pao (scribus), un CMS (Joomla), par exemple, afin d’ajouter une ligne sur leurs CV, et donc, d’être plus "vendables", sur le marché du travail. Je comprend qu’après ce qui vous est arrivé avec Mandriva, vous souhaitiez rester le plus discret possible, et je n’ose même pas imaginer votre travail (une montagne, je pense), mais j’aimerais quand même avoir quelques nouvelles, s’il-vous-plaît.

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Interview de Gaël Duval , le 11 mai 2006 (0 rép.)

bonjour à quand un site "francisé" pour ultéo sinon je souhaite longue vie à ce projet qui me parait intéréssant

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Les temps ont changé , le 9 mai 2006 par linuxcbon (0 rép.)

Aujourd’hui, n’importe qui peut faire sa propre distro sur Linux (c’est simple), mais à l’époque c’était nouveau et Duval était un pionnier.

Il existe plein de logiciels payants qui tournent sous Linux : c’est un marché d’avenir.

-----> http://linuxcbon.over-blog.com/

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Dommage , le 18 avril 2006 par toto (6 rép.)

Encore un utopique de plus, il est assez facile de comprendre pourquoi une entreprise à caractère économique est due procéder à son licenciement malgré ses compétences. Je trouve regretable que des personnes ayant ce niveau de compétences soient perdues pour les entreprises qui sont quand même les seules à créer de la richesse. Imaginez que des gens brillants développent durablement des solutions pérennes bénévolement est un rêve qui n’a fort heureusement aucun avenir dans nos sociétés. Heureusement que de plus en plus pourront protéger leurs travaux afin de pouvoir financer leur développement ainsi que leurs personnels.

Dommage ? Qu’est-ce qui est dommage ? , le 27 avril 2006 par birin

Tu as raison toto, si des personnes brillantes et compétentes comme Gaël Duval commencent (que dis-je ? continuent !) à créer pour leurs semblables plutôt que pour les dealers (pardon, les "entreprises créatrices de richesses" ... en vendant les "biens" librement disponibles), où est-ce que va-t’on ?

D’ailleurs, je suis sur que ce sont de dangereux utopistes comme ce Gaël qui ont ouverts les robinets à pluie et les rivières. Il faudrait vite refermer ces robinets (et enfermer les utopistes !) avant que les entreprises vendeuses d’eau ne coulent sous la déloyale concurrence de ce déferlement d’eau libre.

Mais que fait donc la police !?

devellopeur en voie de disparition , le 16 mai 2006

Je suis devellopeur et j’ai de plus en plus de mal à nourir mes enfants ! salaire en dessous du smic. Est ce normal !! que dire du libre gratuit quand on vit cela ? Je ne suis pas convaincu.

Dommage , le 19 mai 2006

Si cette folie économique continue, changez de métier. Il n’y a plus aucun avenir dans cette profession. Il y a énormément de métier nécessitant infiniment moins de compétences et beaucoup mieux rémunérés. Beaucoup de gens dont ce n’est pas le métier souhaitent faire disparaitre cette profession au nom de la diffusion de la culture. Je souhaite qu’un jour prochain le système s’effronde de lui-même, plus de développeurs. Malheureusement, il y a toujours quelques passionnés n’ayant pas de problèmes matériels pour travailler bénévolement sans se soucier de ceux qui ont besoin de leur travail pour vivre. Et qu l’on cesse de me bassiner avec les sociétés qui optent pour le libre. Elles se moquent bien de l’idéologie de ce mouvement, mais il bien évident qu’une société qui peut récupérer quelque chose quasimment gratuitement, ne va pas s’en priver. Même pas pour baisser ses prix mais simplement pour augmenter ses profits.

Dommage ? , le 27 mai 2006

sauf que l’image des developpeurs qui bossent gratuitement et des entreprises qui récupèrent le boulot et qui le revendent sans rien apporter, ça fait peur ou rêver, mais ça ne correspond pas du tout à la réalité. Les éditeurs de libre sont les premiers contributeurs et rares sont les developpeurs pour qui le libre est un passe temps et pas une activité professionnelle... Vous êtes juste perdu à cause du modèle économique du libre qui consiste à récuperer de l’argent indirectement, grâce au support... et pas grâce à un racket organisé, comme dans le modèle proprio...

libre = develloppeurs au chomage , le 31 mai 2006

il est tres bien ce modele économique ou ceux qui ne font pas le boulot se font du fric. Heureusement depuis quelques temps beaucoup d’informaticiens dont c’est le gagne pain commence a se reveiller, je détruit systématiquement l’image du libre dans mon environnement, faite en autant cela porte ses fruits.

Dommage , le 6 juin 2006

Je ne pense pas que le logiciel libre provoque des difficultés au niveau du marché du travail. Au contraire, la mise en place de logiciels libres dans les entreprises (comme beaucoup de logiciels "proprio") nécessite un bon support, et en plus comme on peut relativement adapter ce type de logiciel (le code source étant disponible), ça devrait provoquer plutôt l’apparition de postes de programmeurs à "proximité" des lieux où on utilise ces logiciels... Par contre certaines boîtes qui produisent des logiciels "proprio" n’ont aucun remords à délocalisé la programmation de leurs logiciels vers des pays où les programmeurs sont beaucoup moins bien payés. La cause des difficultés de l’emploi serait davantage liée à ce genre de pratique qu’au "logiciel libre". En tous cas bon courage à tous ceux qui cherchent un emploi (je suis passé par là il n’y a pas très longtemps), j’éspère que leur recherche sera fructueuse.

-----> re:dommage

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Très intéressant : ce qui est dit est l’essentiel et donc assez percutant , le 5 avril 2006 (0 rép.)

Au delà des positions prises, le discours est clair, très intelligible.

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Interview sympathique , le 4 avril 2006 par mpop (0 rép.)

Je ne suis pas un grand connaisseur, mais c’est la troisième fois que je lis une intervention de Gaël Duval, et j’apprécie toujours autant son humour et son pragmatisme engagé.

Bel exemple ;)

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Interview de Gaël Duval , le 4 avril 2006 par Jorkar (1 rép.)

Merci GD, Merci Framasoft !!

-----> http://jorkar.org

Interview de Gaël Duval , le 7 avril 2006

Que dire de plus merci Gael Duval et Merci Framasft Bonne continuation à tous les deux

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