Débat contradictoire - Partie 2 : Comment développer l’Open Source sur plus de postes ?
Il semble que le texte de Aaron J. Seigo n’ait laissé personne indifférent aux vues des riches interventions dans le forum attaché de l’article.
Et s’il avait raison ? Et si l’utilisation de Firefox sous Windows n’avait rien d’un acte libérateur ? Nous aurait-on menti à l’insu de notre plein gré ? La promotion des logiciels libres sur une plateforme propriétaire serait-elle finalement une arme à double tranchant ?!!
Allons allons, pas de panique : Kurt Pfeifle vole à la rescousse. Ce développeur KDE a répondu point par point à l’argumentation de Seigo le lendemain même de sa publication. Même si l’on peut juger qu’il ne répond pas toujours aux inquiétudes formulées par son collègue, le travail de réflexion est enrichissant.
Deuximèe round donc de ce face à face avec, en cadeau Bonux, une version PDF et Latex des deux articles pour pouvoir les lire à tête reposée.
Pour compléter le débat, nous vous encourageons aussi à lire les nombreux commentaires postés sur le blog de A. Seigo (en anglais).
Alors, Aaron, tu as clamé ton opinion haut et fort sur ce sujet... Tu penses que les efforts de l’environnement de travail libre sont voués à l’échec en transposant ces mêmes applications sous Windows, rendant ainsi une migration totale complètement inintéressante.
"Nous sommes à un tournant..."
Quel drame nous joues-tu là ?
Bien, Mozilla et OOo y sont [1]. KDE ? non, pas encore. Pour KDE, il y a seulement un humble commencement, par peu (trop peu) de développeurs individuels.
- KDiff3
- Kexi
- KDE sur Cygwin
Je ne peux pas (encore) considérer ces efforts comme une "poussée déterminante sur Win32". Et ceci ne représente certainement pas la totalité de KDE. Mais bien sûr, je suis un de ceux qui aimeraient voir cela, et je ne m’y opposerais certainement pas. Dans tous les cas, débattre du sujet est très sain.
"Les applications : la clé de la réussite."
Je suis - à peu près - d’accord. Sans applications, une plateforme Linux (ou FreeBSD, Hurd, ou que sais-je) serait condamnée.
"(...) la grande majorité des utilisateurs choisit son système d’exploitation en fonction des applications disponibles pour ce dernier."
Non Aaron.
La grande majorité des utilisateurs ne choisit pas son système d’exploitation. On choisit à leur place. On ne leur demande même pas leur avis. On ne prête aucune attention à leurs désirs. (Ceci-dit, je ne pense pas que les utilisateurs aient de réels désirs en la matière, ou même préfèrent secrètement Linux. Ce n’est pas le cas.)
Jusqu’à présent, la plupart des gens se retrouvent pour la première fois devant un ordinateur sur leur lieu de travail, ou à l’école. Et en ces deux endroits, on a choisi pour eux. Entendons-nous bien, les "utilisateurs" ne choisissent pas, qu’ils soient à la tête d’un service informatique, professeurs, universitaires ou cadres supérieurs de la fonction publique.
Je n’ai jamais eu un travail où mon chef m’ait, le premier jour, acceuilli en me disant : "Je suis ravi que tu rejoigne l’équipe. On va te donner ton portable. Quel SE veux-tu ?"
Il est possible que cela soit légèrement différent pour les particuliers. Mais pas tant que ça. La plupart des utilisateurs qui décident d’acheter leur premier ordinateur personnel choisissent ce à quoi ils ont été habitués à leur travail. Ils entrent dans un magasin et ils choisissent... Attendez, en fait, il n’y a pas tant de choix que ça. Il n’y a que Microsoft.
Bon. Sommes-nous maintenant d’accord sur le fait que l’immense majorité des utilisateurs ne choisit pas son systême d’exploitation, Aaron ? Bien sûr que nous le sommes. Ton argument concernant "les applications disponibles" reste néanmoins pertinent. Parce que même si ce ne sont pas "les utilisateurs" qui décident de l’OS à installer, mais le service informatique, les enseignants, les représentants du gouvernement ou le directeur de la société qui vend ses PC préconfigurés, tous voient une valeur ajoutée derrière "les applications" du système d’exploitation de leur choix. Ou ils devraient, dans la plupart des cas. (Laissons ici les possibilités de démence, ou les fameux cas où Microsoft a fait chanter les revendendeurs informatiques en les poussant à n’accepter le seul et unique "choix"...).
"C’est grâce aux applications que l’on obtient un résultat, que ce soit la création d’une feuille de tableur où jouer à un jeu."
Vrai. Mais il est probable que les "jeux" n’aient pas un grand poids dans le choix des entreprises pour un système d’exploitation. Par contre, pour les particuliers, c’est une composante importante de l’équation.
"Si les applications souhaitées par les utilisateurs sont disponibles sous Windows, ils resteront accrochés à Windows."
Tu marques un point ici.
Tu fais même plus. Tu as ici en main une pièce du puzzle. Mais tu ne distingues pas les couleurs de cette pièce. Au mieux, tu la vois en noir et blanc. Et il te manque pas mal de pièces à disposer avant de dépeindre fidèlement l’idée que tu évoques dans ton texte.
Porter certaines applications clé sous Windows ne va pas donner aux utilisateurs une expérience comparable à un environnement Linux complet. Tant qu’ils resteront de l’autre côté, il leur manquera un grand nombre de fonctionalités et d’avantages. Mais nous les aurons appâtés. Nous aurons distillé dans leur esprit : "Pourquoi ne pas faire le grand saut ?". Nous aurons beaucoup facilité la tache des services informatiques, qui pourront continuer d’aller dans ce sens, sans laisser aux utilisateurs d’autre choix que de s’y plier, encore une fois.
"Inversement, si les applications qu’ils veulent n’existent que sous Linux/BSD, ils finiront par utiliser Linux/BSD."
Possible.
Mais que penser de la situation suivante : un tout petit nombre d’applications familières est disponible sous Linux/BSD ? Tous les autres besoins devant être assurés par de nouvelles applications ? Les utilisateurs devraient alors :
- Apprendre à utiliser un nouveau systême d’exploitation plus
- apprendre à utiliser ces nouvelles applications.
Pourquoi choisiraient-ils alors de migrer ?
Ce scénario n’est pas fictif. C’est la situation dans à laquelle sont actuellement confrontés les utilisateurs.
A présent, il y a un nombre considérable de décideurs informatiques dans les entreprises, ainsi que des fonctionnaires, qui évaluent sérieusement les avantages et les coûts d’une migration. Pour la plupart, cela s’apparente à du "tout ou rien", un grand saut. Trop grand la plupart du temps. Donc ils s’abstiennent et re-signent avec Microsoft un contrat sur 5 ans.
Il faut découper la tache en petit morceaux. Aller dans le bon sens, mais tout doucement pour l’instant, afin d’adoucir une transition qui est très contraignante. Et très coûteuse aussi. Car il faut non seulement former les utilisateurs, mais aussi re-former les équipes des services informatiques. Ainsi Microsoft a beau jeu de citer des études de TCO (Total Cost of Ownership - Coût total d’appropriation) à peine exagérées (c’est du marketing, après tout), mais non dénuées d’arguments valides. Ils continuent à gagner, mais l’écart se resserre. Et ils commencent même à perdre des batailles, ces derniers temps.
J’ai été un témoin privilégié de ces batailles de marché en Allemagne. Dans aucun des cas où Microsoft a perdu ils n’auraient gagné s’il y avait eu plus d’applications portées de Linux à Windows. Et dans nombre de cas où Microsoft a temporairement gagnè, préservant ses bastions, ils auraient perdu des arguments s’il y avait eu plus d’applications OSS fonctionnelles sous Windows.
Mais il ne s’agit pas que de math, Aaron.
L’idée est "d’abaisser les barrières" ou de "réduire le fossé" entre les mondes des logiciels MS Windows/propriétaires et ceux de Linux/GNU/Open Source. Parce que si la barrière est trop haute, ou le fossé trop grand, les gens n’essaieront jamais de sauter. Ce que tu présentes, c’est un monde ou la barrière reste trés élevée (mais sensiblement transparente, les utilisateurs de Windows pouvant voir ce qui se passe de notre côté), et que nous développons d’excellentes applications qui leur donnent envie de sauter la barrière. Hmmm..., s’ils sont coincés dans leur système d’exploitation, s’intéressent-ils vraiment de ce qu’il y a derrière ? Voient-ils seulement ce qu’ils ratent ? Penses-tu vraiment que ta "stratégie" peut réellement convainre les gens de "changer de camp" alors que les barrières sont si hautes, les fossés si larges, et les coûts de migrations non négligeables ?
Actuellement, le fossé à franchir pour quitter Windows (en terme d’apprentissage et de coûts) est plutôt grand, n’est-ce pas ? Cela rend plutôt difficile et improbable le fait de voir le mois prochain un nombre important de nouveaux convertis demandant conseil sur #irc.kde.org.
Imaginons maintenant que ce fossé à franchir (en terme d’apprentissage et de coûts) pour devenir un utilisateur de linux soit extrêment réduit. Pourquoi cette barrière fictive empêcherait-elle plus une migration complète que la barrière actuelle ? Ton raisonnement à un défaut, ici. La décision de migrer n’est pas basé sur la simple considération "choisissez-en-fonction-des-applications".
Imaginons que nous ayons, en plus de Firefox, Thunderbird et OpenOffice.org, un KDE complet (avec Gimp, Inkscape, Scribus, ou ce que vous voulez) fonctionnant très bien sous Windows. Es-tu en train de prétendre que Linux et ce qui va avec (les idéaux des les logiciels libres et OpenSource, les avantages techniques en terme gestion multi-utilisateurs ou de sécurité, etc.) deviennent soudainement sans intérêt ?
"(...) s’il y a sous Windows les applications Microsoft en plus de toutes les applications libres tandis que les systêmes Linux, BSD, etc. ne bénéficient que des applications libres (...)"
Cette hypothèse n’est pas valide. Il y a déjà (peu seulement, il est vrai) des applications propriétaires disponibles nativement sous Linux (que cela te plaise ou non). Et il n’y a aucun doute que d’autres viendront. Beaucoup d’applications de Windows fonctionnent déjà avec WINE. Encore plus avec CrossOver. (WINE et CrossOver peuvent poser des problèmes technniques, de coût de licences, etc. - mais ceci n’est pas notre préoccupation ici. Ta préoccupation est une comparaison du parc de logiciels disponibles et un rapport avec l’hypothèse fausse que "Linux/BSD a seulement des logiciels libres".)
"(...) pourquoi quiconque un tant soit peu raisonnable voudrait basculer vers Linux ou BSD (et encourir des coûts de formation et de migrations de données)"
Parce que (pour les mêmes raisons) certains sont en train de faire cette migration. Parce qu’ils n’ont peut être pas les moyens de financer une migration complète sur le champ, mais ils ont peut-être assez pour commencer maintenant.
As-tu déjà pensé que dans 1, 3, 5 ans, la plupart des ordinateurs utilisés en entreprise seront dépassés et bons pour la casse ? Les responsables informatique auront donc besoin d’investir dans de nouvelles machines. Et la question du SE se posera (de nouveau). Cette fois, ils pourraient se dire : "OK - nous avons déjà des applications "étrangères" qui tournent bien sur nos vieux PC, comme Koffice, Kontact ou Konqueror. Nos utilisateurs les apprécient et n’ont plus besoin de formation dessus. Mais les applications MS posent les mêmes douloureux problèmes que la dernière fois que nous avons étudié la question. Les virus et autres logiciels espions sont toujours aussi nombreux. Si nous migrons complètement sous Linux, nous serons capables de contrôler la situation, et nous sommes maintenant prêts à payer pour cela. Et nous auront laissé le "l’Empire" (et le côté obscur de la Force) derrière nous une bonne fois pour toute."
"alors qu’il a déjà toutes les applications dont il a besoin et toutes celles qu’il pourrait souhaiter devant lui ? Rien ne justifierait une telle migration. Rien. Donc personne ne le fera."
Aaron, voyons !
Pourquoi penses-tu uniquement au particulier, qui peut prendre ses propres décisions ?
Pourquoi ne prends-tu pas en considération le cas des entreprises ?
Pourquoi ne prends-tu pas en compte les avantages de choses aussi merveilleuses que les fonctionnalités multi-utilisateurs de Linux, le mode Kiosk ou la Transparence réseau de KDE, les capacités de clustering, les serveurs d’applications NX et tout le reste ? Tout cela ne sera pas porté facilement sous Windows, et devrait demeurer suffisament attirant pour pousser les décisionnaires à franchir la barrière (aujourd’hui plus basse qu’hier).
"Pour comprendre ce qui se passe, considérons un exemple qui fait les gros titres d’aujourd’hui : Firefox. (...) Firefox : Permettre aux utilisateurs de Windows... d’utiliser Windows."
Vrai.
Mais aussi : rendre les utilisateurs de windows impressionnés par la puissance du mouvement Free Software. Semer le doute dans leur esprit sur la supériorité de la technologie Microsoft. Mettre les utilisateurs à l’aise quand ils utilisent un logiciel libre. Injecter plus de doses de FOSS (Free & Open Source Software - Logiciels Libres et Gratuits.) dans le mécanisme de distribution de logiciels aux entreprises. Se donner la possibilité d’argumenter que "Si vous basculez sur Linux complètement, vous aurez encore plus de possibilités. Essayez, ce n’est pas plus difficile que de passer sur Firefox."
Rappelle toi que tout commença avec le serveur intranet solitaire Apache/Samba qui a "tout juste fonctionné", il y a longtemps, que cet espèce d’administrateur "rebelle" l’installa (certainement dans le dos du patron) pour résoudre rapidement un problème ?
Et tu n’imagines certainement pas que la plupart des utilisateur Windows auraient utilisé Linux dès maintenant, si Firefox n’avait pas résolu leurs problèmes avec Internet Explorer ? Tu ne penses probablement pas que 10 % d’entre eux l’auraient fait, n’est-ce pas ?
"Je pense que nous sommes tous d’accord pour dire que Firefox montre aux utilisateurs de Windows une échappatoire au cauchemar sécuritaire et au désert fonctionnel qu’est Internet Explorer de Microsoft"
Bien entendu.
Et alors ?
Cela ouvre aussi une immense brèche dans la place forte de Microsoft. Cela démontre qu’ils avaient tort d’affirmer d’avoir (définitivement) gagné la "Guerre des navigateurs". Pour les utilisateurs et les décisionnaires informatique, cela demontre qu’il peut y a voir de bonnes applications, fiables et stables, qui ne proviennent pas du géant de Redmont - qui ne proviennent d’ailleurs même pas d’un système de développement commercial.
"En attendant, Microsoft ne transpose aucune application sur Linux/BSD, et il ne commencera pas de sitôt."
Je suis plutôt d’accord. Et alors ?
"Ainsi commence le déséquilibre des applications..."
Ne penses-tu pas qu’il y a une autre façon de voir les choses ? Microsoft ne peut plus se reposer sur Internet Explorer. De nombreuses entreprises (et notamment les plus petites) vont commencer à rendre leurs applications web "optimisées pour les standards web" et non plus "optimisées pour Internet Explorer". Les autres commenceront à faire attention pour ne pas rater leur dernière chance de migration. Les utilisateurs, les spécialistes, les administrateurs réseaux et les décisionnaires auront eu (ou auront) leur "révélation". Beaucoup auront alors l’esprit plus ouvert lorsqu’il s’agira "d’utiliser des logiciels libres".
Je vais te révéler un secret. Récemment, une décision de l’entreprise pour laquelle je travaille à été favorablement influencée par l’engouement du public pour Firefox. Cette décision a amené à l’utilisation d’Apache/Subversion comme système de suivi de développement logciel, à la place de Visual Source Safe. Tu n’y crois pas ? Alors je n’y peux rien. Mais j’étais présent lors des réunions, qui furent très courtes. Il y a ne serait-ce qu’un an, la décision aurait été différente.
"Observez les utilisateurs de Firefox sous Windows. Combien d’entre eux déclarent "Je suis tellement impressionné que je vais passer à un environnement libre" ? Quasiment aucun."
Vrai
Mais Firefox represente seulement quelques gouttes d’eau dans un seau. Et Firefox n’est pas non plus un environement complet de travail. De plus ils n’ont pas encore vu un tel environnement. Ce que je dit c’est : "ajoutez d’autres gouttes d’eau". Nous n’en sommes qu’au début. Et aucun processus ne montre les mêmes résultats à son début qu’il ne montre à sa conclusion.
"Nous sommes trop nombreux, dans la communauté de l’Open Source, à rester accrochés à un espoir naïf : que les consommateurs de technologie tirent les conclusions qui s’imposent."
Vrai
Mais cela se produit également en dehors de ce débat.
Ton propre schéma de conclusions n’est pas sûr non plus ici. C’est une vue d’un seul aspect, trop inflexible et trop basé sur des seules hypothèses. Ce n’est pas une grande part de la communauté, également. Cela pose comme première hypothèse que "les utilisateurs choissisent eux-même quels système d’exploitation ils vont utiliser en fonction des applications disponibles pour ce dernier, donc nous devrions maintenir ce nombre bas", continue sur l’hypothèse que porter les logiciels libres de Linux sur Windows leur donnerait un parc de logiciels plus complet et continu par conclure par... l’hypothèse "les utilisateurs decident de rester sur Windows parce que quelques développeurs diaboliques ou avec un mauvais esprit veulent rendre ler applications compatibles avec Windows" Hmm...
"Plus nous transposerons de logiciels sous Windows, plus nous renforcerons le déséquilibre d’applications disponibles tout en encourageant l’utilisateur paresseux à rester sous Windows."
C’est peut être vrai, en partie.
Mais ceci l’est aussi : Plus nous porterons de logiciels sous Windows...
- ... plus nous prouverons à l’utilisateur et à son responsable informatique que le coût impliqué par une migration complète ne sera pas astronomique.
- ... plus nous familiarisons les utilisateurs avec le monde "non Windows" qu’il considère le plus souvent un peu effrayant.
"Si les utilisateurs avaient un choix à faire entre Windows et Linux (ou BSD) quand il est question d’avoir accès à de meilleures applications, ils se retrouveraient plus motivés à changer. Et ils changeraient."
Mais bien sûr. Et comment comptes-tu leur faire prendre conscience qu’il existe de "meilleures applications" sous Linux s’ils restent enfermés derrière la muraille de Chine doublée d’un rideau de fer séparant les plateformes ?
"Regardez : pourquoi pensez vous qu’Apple investisse tant dans leur suite de programmes iApp ? Et pourquoi Apple était-il si hésitant à transposer Itunes sous Windows ?"
Je ne suis pas sûr de comprendre ce que tu veux démontrer. (Il faut dire que je ne connais pas les "iApps" et que je n’ai pas vraiment pris la peine de faire des recherches dessus via Google...).
Mais j’ai lu des rapports indiquant qu’une part non-négligeable des ventes d’iPod ou des téléchargement d’iTunes a été réalisée par des utilisateurs n’ayant jamais eu de rapport avec Apple (ou des utilisateurs Windows), dont beaucoup pensent maintenant acheter un Mac comme prochain ordinateur. Peut-être as-tu lu ces rapports, toi aussi ?
Bien sûr la situation est un peu différente, en ce sens qu’Apple est une entreprise commerciale (qui bénéficie d’ailleurs de capitaux Microsoft ;) ). Mais cela prouve (si le fait est vérifié) que des "produits dérivés" pour d’autres plateformes peuvent encourager les utilisateurs à migrer vers un autre OS.
Ou regarde le cas de Novell : cette entreprise réalise aujourd’hui une migration interne qui concerne l’ensemble de ses employés. Ceux-ci travaillaient auparavant sous Windows, il leur est aujourd’hui demandé d’utiliser le système développé par l’entreprise.
Cela serait intéressant d’avoir des nouvelles de première main sur le processus de migration de Novell. Mais je ne pense pas qu’ils le fassent d’un seul coup. Je pense qu’ils sont heureux de pouvoir le faire par étapes. Et j’ai la forte conviction (sans en avoir la preuve) que l’une de ces premières étapes fut d’installer Firefox et OpenOffice.org sur toutes leurs machines.
"Ceci implique qu’il existe un côté négatif pour l’Open Source dès que les utilisateurs restent attachés à Windows. Quel est ce côté négatif ? [. . .] Aussi longtemps que Microsoft peut garder les gens sous Windows, ils auront le temps nécessaire à l’amélioration de leurs applications et surtout de la couche logicielle primaire. Cette couche intègre le noyau, les librairies système et les composants d’application qui permettent à leurs propres logiciels de s’intégrer et de s’exécuter mieux que ceux de la concurrence. Ils procédaient déjà ainsi auparavant pour couper l’herbe sous le pied de concurrents comme Lotus 1-2-3 et DR-DOS et ils le feront encore. C’est trop facile et trop évident pour ne pas être fait."
Techniquement - oui. Mais... il ya un grand "mais" : quel en serait le résultat devant les divers spectateurs cette fois-ci ?
Comment les utilisateurs et les décideurs d’entreprise réagiraient-ils cette fois ? - penses-tu que l’histoire se contente de se répéter ?
"Comme Firefox prend des part de marché à IE, Microsoft ne répondra pas uniquement avec des innovations pour Internet Explorer mais également en investissant dans le système d’exploitation et l’environnement qui permettront à Internet Explorer de prendre un avantage incontestable sur Firefox."
Mais ils (MS) l’ont déjà fait. Ils ont déjà eu des avantages "décisifs". Pendant quelques années. Ils ont pensé que la bataille était terminée. Mais maintenant le combat leur revient dessus.
"Les gens se tourneront une fois de plus vers IE, et Firefox vivra la même débandade qu’a connu Netscape. Pire, le projet Mozilla ne sera pas capable d’organiser une réponse significative..."
Dans sa dernière version Netscape n’était plus seulement un navigateur. C’était une société commerciale. Et MS pouvait ruiner cette société avec leur terrible supériorité financière et leur puissance. Cette fois ils luttent contre la communauté OpenSource. L’as-tu oublié, Aaron ? Cette fois il leur faut penser à quelque chose de différent. Ils n’ont pas encore de réponse à ce nouveau défi.
"(...) car ils n’ont pas accès au terrain de jeu (la couche logicielle primaire) sur lequel Microsoft les aura battu. Vous ne pouvez faire un match sur un terrain de jeu dont vous n’avez pas l’accès."
OK, accordé.
Mais l’argument compte des deux côtés. Est-ce que Microsoft a accès à "notre" terrain de jeu ? Ont-ils une stratégie prouvée pour combattre l’ascension de l’Open Source et du Free Software ? (OK - ils essayent actuellement différentes choses. Nous en débattrons en une autre occasion.)
"C’est pourquoi Firefox a besoin de Linux/BSD pour survivre à long terme : nous n’essayons pas de tuer Firefox, mais surtout nous n’avons pas la possibilité de tuer Firefox même si nous le voulions."
D’accord.
"Avec Windows, c’est une autre histoire. Aussi longtemps que Microsoft contrôlera l’ensemble de la technologie Windows"
N’ont-ils pas déjà perdu une partie de ce contrôle quand on voit de plus en plus de gens choisissant Firefox comme navigateur par défaut au lieu d’IE ?
"(et ils ne s’en dessaisiront jamais) ils auront l’ultime possibilité d’écraser à loisir la concurrence de tout logiciel tiers qui sortira sous Windows. Puisque les souffrances de millions d’utilisateurs Windows sont atténuées par l’utilisation de Firefox, on a donné à Microsoft les coudées franches dont ils ont besoin pour améliorer leurs produits, sans que les utilisateurs éprouvent le besoin de quitter l’environnement Windows le temps de ces améliorations."
OK - les gens n’ont pas besoin d’abandonner la plateforme Windows dans l’immédiat. Et ils n’attendent pas non plus les nouvelles versions de Firefox avec impatience, parce ce qu’il ne s’agit encore que de quelques convertis, et pas d’une foule énorme. Mais il y a fort à parier que cela deviendra de plus en plus facile dans l’esprit de beaucoup de gens à l’avenir, une fois qu’ils auront digéré leur passage à OOo et à Firefox/Thunderbird.
"En rendant des logiciels compatibles avec Windows,..."
Quelle quantité de travail cela représente-t-il au juste ?
je ne parle pas de la transcription d’une panoplie complète de logiciels Open Source. Je pense principalement à cueillir d’abord "les fruits des plus basses branches". Est-il vrai qu’obtenir une suite complètement fonctionnelle Kontact/KMail est à la merci d’une bibliothèque relativement petite pour laquelle les auteurs ne veulent pas modifier la licence ? Et que réécrire cette bibliothèque à partir de zéro ne représenterait que 6 mois de salaire pour 2 développeurs ?
"on élimine la majeure partie de l’avantage compétitif des environnements libres aux yeux de l’écrasante majorité des utilisateurs ; pendant ce temps Microsoft a tous les atouts dont il a besoin pour nous claquer de nouveau la porte au nez."
Ils ne nous l’ont jamais fait. La fois passée c’était Netscape. Il s’agissait d’une compagnie commerciale. Il n’y avait aucun mouvement d’OpenSource / Free-Software sur la place ; il y en a un maintenant. Jusqu’ici, Microsoft n’a encore infligé aucune défaite décisive sur l’OpenSource / Free-Software. La Grande Bataille est toujours à venir.
"Nous avons baissé notre garde pendant que nous consacrions nos efforts à renforcer les positions de notre adversaire."
Je ne vois pas du tout comment nous avons baissé notre garde
. À la place, je vois plutôt une grosse épine plantée dans le coeur de la force hostile.
Et je ne vois pas en quoi la transcription de logiciels Open Source améliore la position des opposants. Surtout s’il y a des gens qui font ça pour leur propre plaisir. Et surtout pas s’il s’agit de tous les "fruits des plus basses branches" (Mais je ne suis pas vraiment sûr - quelqu’un avec une connaissance plus approfondie du code pourrait nous le dire).
"Pendant ce temps, nous nous tirons une balle dans le pied..."
Pardon ? "Nous nous tirons une balle dans le pied" ? Peut-être parce que nous manquons de développeurs actifs sur Linux ?
Penses-tu vraiment que quelqu’un puisse imposer à un développeur de "porter un logiciel sous Windows" ? Tu sais que c’est impossible. Seuls ceux qui ont la motivation feront ce travail. Il est évident que toi et beaucoup d’autres n’en feront pas partie.
Ce qu’il te manque, là , c’est un peu d’ouverture d’esprit et de mise en perspective. Tu semble croire qu’il y a un nombre fixe de développeurs qui travaillent sur KDE (ou d’autres logiciels libres). Et que si certains font du "portage" d’applications sous Windows, c’est autant de main de perdues. Mais si les personnes travaillant sur ce portage ne travaillaient pas sur le projet original ? Et si le portage étaient pour elles la meilleure façon d’exprimer leur créativité et leur implication dans le projet ? Et si tout ce travail créait un appel d’air en attirant de nouveaux développeurs venant de Windows dans notre camp ?
"Ce qui rend la situation encore plus dramatique, c’est qu’en aidant les gens à rester sous Windows, nous amenuisons les chances de les voir s’impliquer et de contribuer en retour pour la Communauté. Ceci parce que les outils pour ce faire sont relativement rares sous Windows. Combien d’utilisateurs Windows possèdent des debuggers, des compilateurs, ou même reçoivent des incitations à "être impliqué et contribuer" de la part de leur distributeur principal de logiciel (Microsoft) ? Pour comble, des ressources qui pourraient être utilisées pour rendre les applications Open Source plus attrayantes sont gaspillées à rendre Windows plus attrayant enlui offrant les meilleurs logiciels."Tu faisl’hypothèse que quelqu’un travaillant à transcrire un logiciel pour Windows serait automatiquement disponible pour travailler à Linux, s’il ne faisait pas ce portage de Windows. Mais qui ne dit qu’il n’est pas seulement inspiré et volontaire pour ce travail basé sur Windows ? Et si son action amenait le recrutement d’autres développeurs d’ex-Windows entièrement au camp de Linux ?
Tu vois que le monde n’est pas aussi statique, mathématique et géométrique que tu sembles le croire.
"Microsoft nous doit un grand "merci" quand on y pense : nous leur donnons l’opportunité de réagir sur le terrain de jeu où ils sont les plus efficaces"
Oui nous dérangerions fortement leurs cercles.
"tandis que nous limitons nos propres ressources."
Non, nous ne nous limiterions pas à nos propres ressources. Parce que tu ne peux pas demander à tous les développeurs de faire ce travail. Et je ne vois personne tenter de passer une telle demande.
"Cette "stratégie" assure aux environnements libres de ne rester qu’à 5 % de part de marché."
Non, cela apporterait quelques programmes libres (et peut être plus !) à 100 % du marché.
"Ceci se traduit aussi par un intérêt négligeable des éditeurs de logiciels pour les environnements Linux/BSD."
Non, cela traduit un accroissement d’interet de la part des fournisseurs indépendants de logiciels envers les outils, les plates-formes, partage de connaissances, la main d’oeuvre et la créativité de la communauté du Logicile Libre.
"Par conséquent, ceci veut dire moins de logiciels, ce qui implique encore moins de raisons pour les gens d’utiliser des systèmes d’exploitation Open Source. Entendez-vous s’approcher le bruit des dominos qui s’écroulent en chaîne ?"
Oh oui ! Mais quel sera le dernier domino à tomber ? C’est un immense champs de dominos. Il n’est pas aisé de deviner où cette cascade mène...
"Les Logiciels Libres adaptés à Windows représentent une situation sans issue pour l’Open Source, (...)"
Oui, si tu ne tiens pas compte du partage de connaissances. Si tu n’envisages pas des scenarios de migration en biseau. Si tu ne prends pas en compte que cela abaisse le coût de ces scénarios. Si tu ne penses pas que quelques (ou nombreuses) migrations seront seulement possibles à l’avenir si les sociétés disposées à migrer maintenant peuvent éviter de signer des contrats à long terme avec MS. Si tu ne penses pas que maintenant MS a besoin d’investir encore massivement dans le développement d’IE (vont-ils le faire ?) - un produit qu’ils disaient être "aux petits oignons" depuis 3 ans. Si tu ne tiens pas compte de la grande publicité que ceci apporte à l’Open Source en général.
En bref : si tu préfères rester aveugle.
"mais les environnements Open Source basés sur des systèmes d’exploitation Libres sont la solution."
Là, nous sommes d’accord.
"C’est maintenant à nous de choisir notre chemin et de le choisir soigneusement."
Nous n’avons pas un Napoléon qui nous enverrait dans l’Hiver de Russie.
Nous avons seulement une discussion. Si un groupe de developpeurs arrive à un accord par la discussion, ses membres peuvent agir pendant quelque temps conformément à cet accord.
Si d’autres ne soutiennent pas cette direction, ils ne suivent pas. C’est ainsi que cela a fonctionné jusqu’ici. c’est ainsi que continuera à fonctionner l’organisme que représente l’ensemble des participants aux Logiciels Libres. Les sociologues ou les biologistes appeleraient cela l’auto-organisation des Organismes.
"Aujourd’hui, je contemple kdelibs/win/ et je me sens de plus en plus concerné."
Je vois la même chose et j’exulte.
Le résumé philosophique :
Nous n’avons pas une vision d’ensemble d’une énigme en mettant en avant seulement un élément de celle-ci. Nous ne pouvons voir l’image que représente ce puzzle si nous jouons avec une seule de ses pièces. Nous n’avons pas affaire à un puzzle statique ici, il s’agit d’un film dynamique. Il n’est pas en noir et blanc, ni en 256 nuances de gris - il est en millions de couleurs. Il n’est pas plat, mais en trois-dimensions. Il évolue en permanence. C’est la vie réelle.
Il est écrit dans la Bible (selon une traduction personnelle de l’allemand [2] : Tes mots doivent être Oui, oui ou bien Non, non. Tout autre syllabe relève du Diable
. Cette seule phrase ne peut être appliquée lors de toutes vos évaluations.
D’après moi, le raisonnement d’Aaron est trop vicié par les limites d’une école de logique formelle et stricte, la dialectique et toutes les facettes d’un problème échappant à cette école de pensée.
En résumé :
Il est beaucoup plus difficile de faire migrer d’un coup toute une entreprise ou une organisation à la fois sur :
- un nouvel ensemble complet d’applications,
- un système d’exploitation entièrement nouveau.
Il est beaucoup plus facile de faire migrer toute une entreprise ou une organisation progressivement :
- d’abord sur quelques nouvelles applications clefs (de toute manière, nous n’arriverons jamais à leur fournir un ensemble complet !),
- puis, ensuite, basculer sur un nouveau système d’exploitation (Linux), qui fait tourner les mêmes applications.
Le résumé opérationnel :
S’il y a quelque sens à encourager les efforts coordonnés des développeurs de KDE pour traduire des parties de logiciels sur Windows (ou pourquoi pas d’en transcrire des sous-ensembles complets ou la totalité), ce qui est le plus important, c’est de choisir celles qui sont stratégiques et apporteraient une réelle plus-value aux entreprises (pas aux particuliers, bien que certains d’entre eux l’apprécieraient aussi) : Kontact/Kmail, Koffice, Konqueror, Quanta,... On pourrait probablement citer la totalité des applications du pack KDE.
Le résumé Pragmatique :
Tout dépend de la quantité d’efforts qu’il y aura à mettre pour porter les applis de KDE, ou KDE complet, sur Windows, et combien d’amusement les développeurs respectifs auront pendant cette tentative. Tout dépend s’il y aura quelques individus énergiques prenant celle-ci à bras-le-corps. S’il y en a, nous verrons ce qui arrivera. S’il n’y en a pas là , l’idée est morte. Et la vie continuera telle que la préfère Aaron.
Le résumé du désir :
Peut-être, peut-être, cela dépend d’un riche sponsor faisant un pas en avant et rémunérant 6 mois où à peu-près 2 développeurs à temps complet qui pourront accomplir le "petit reste" (une bibliothèque bien-définie) qui doit être ré-écrit pour Windows sous une sorte de licence LGPL afin de porter Kontact en natif sous Win32.
- L’illustration originale est issue de ce site
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Le logiciel libre sous windows favorise la migration vers linux. Mon exemple perso. , le 23 mai 2005 par sksbir (0 rép.)
administrateur systeme windows / unix de longue date.
A titre personnel, j’ai tenté plusieurs fois par le passé de migrer sous des distributions linux (redhat 5, mandrake 9,gentoo). Pendant ce temps, j’étais un utilisateurs de windows 95,98,puis XP. J’ai toujours réussi a installer et faire fonctionner le systeme d’exploitation, et pourtant je suis toujours revenu à windows. Pourquoi ? Parce qu’à la suite de l’installation de linux (ce qui prend pas mal d’énergie), je n’avais plus envie de me lancer dans un logiciel applicatif où je devais tout réapprendre, où l’ergonomie était différente de ce que je vivais au boulot. Ma derniere migration = ubuntu, avec une difference de taille : je RESTE sous ubuntu. Pourquoi ? Parce que VLC, firefox, thunderbird , gnumeric et abiworld. Des outils installés chez moi, et même au boulot depuis plusieurs mois, et que je savais donc retrouver tel quel sous linux. Thunderbird par exemple : installé sous windows, puis migration de mes mails depuis outlook express, puis passage sous linux par recopie toute bête des fichiers du profil thunderbird... Et encore, je râle parce qu’il va me falloir maitriser gimp un minimum si je veux retoucher quelques images.
Une petite question complémentaire. , le 10 mai 2005 par Truc-machin (0 rép.)
l’Open Source sous Windows facilite la migration ! , le 3 mai 2005 par Golfy (1 rép.)
Génial ce débat !
je travaille sous Windows XP (et avant sous NT mais jamais sous Win98 qui plantait trop souvent). Pourquoi ne pas passer sous Linux dans mon cas ?
* Professionnellement, je suis prestataire de service : soit j’utilise l’ordinateur de mon entreprise soit — et c’est le cas majoritaire — j’utilise l’ordinateur fournit par le client. Difficile de demander de mettre un SE linux au milieu de son parc, n’est-ce pas ?
* Professionnellement, j’utilise Visio (Visio version 5 n’est pas de Microsoft mais ils l’ont racheté) : j’aimerai vraiment que Dia soit aussi puissant mais ce n’est pas le cas... que dois-je faire ? utiliser Dia coûte que coûte ? ou bien attendre sous Windows une démo d’un Dia puissant qui me permettra de basculer vers Linux ?
* A la maison, j’utilise Thunderbird et OOo (version 1.9.95m et j’ai un compte sur OOo.org) : génial et presque que du bonheur... mais ma femme à un portable sous Windows : dois-je la ré-éduquer lorsqu’elle devrait passer sur mon poste en Linux ? "comment fais-tu pour... imprimer/trouver un document/afficher les propriétés d’un document/etc. ?" je perdrais beaucoup de temps sans compter l’installation sur mon PC d’un Samba pour les partages imprimante (existe-t’il des drivers corrects pour ma HP2410 multi-fonction) et disque... un peu lourd à mon goût !
* A la maison je fais de la vidéo (DV) et de la photo : mes appareils sont fournis avec les applications sous Windows... rien pour Linux ! je n’ai pas envie de devoir rechercher sur Internet des drivers et applications compatibles à chaque périphérique acheté...
Pourtant, je suis un fervent défendeur du libre et j’espère pouvoir basculer sous Linux un jour mais pour le moment je commence avec les applications libre sous windows car je sais que le jour ou je migrerai mon SE, mes documents seront déjà prêts !!!
> l’Open Source sous Windows facilite la migration ! , le 7 août 2005 par eric
tu dis que cela facilite la migration, mais apparemment tu n’est pas encore migré, et tu ne sembles pas trop disposé à le faire (pour tes clients, ta femme, tes videos /photos, dia...)> Débat contradictoire - Partie 2 : Comment développer l’Open Source sur plus de postes ? , le 29 avril 2005 par Brn (2 rép.)
Je pense aussi qu’il faut d’abord rassurer les utilisateurs sous windows : se familiariser avec une application et vérifier sa compatibilité pour ouvrir des documents perso déjà créés.
Autre idée : et si ça se jouait aussi à l’école ?
À mon avis les enfants d’aujourd’hui feront (ou pas) le changement vers le monde libre. Ils sont très intéressés par le principe et sont moteurs dans l’informatisation des familles. Mais qu’entendent-ils tous les jours à l’école ? « Pour écrire un texte ? Tu cliques sur Word, bien sûr ! »
Le problème vient de l’équipement d’abord. Les ordinateurs y sont généralement peu performants. Il faudrait être capable de rivaliser avec des outils qui fonctionnent sur des Pentium genre 120 Mh avec 32Mo ! Par exemple ouvrir OOo avec les ordis qu’on a dans les écoles, on a le temps d’aller prendre un café... alors a-t-on vraiment le choix ?
Pourtant l’application est super, mais indissociable du tableur-web-dessin c’est inutilisable. Et ce n’est pas parce que c’est des gamins qu’il faut se dire qu’ils peuvent se contenter de programmes au rabais. D’autant que les programmes (libres) qu’ils utilisent seront ramenés à la maison pour lire leurs documents ! Peut-on envisager des programmes comme OOo à géométrie variable pour fonctionner sur les vieilles machines comme sur les plus récentes ?
Ensuite, c’est un problème de diffusion auprès des enseignants (savoir que, oui, ça peut se faire) et de formation. Mais là, c’est une autre histoire...
> Débat contradictoire - Partie 2 : Comment développer l’Open Source sur plus de postes ? , le 3 mai 2005 par FAo10rK
Exact et c’est pourquoi des Solutions basées sous Linux existent comme AbulEdu qui permettent de faire tourner OpenOffice sur des 486 DX 33. Véridique !
Le vrai problème est le manque de formation. Il faut imaginer qu’on a demandé à des collègues de mettre en place le B2i dans les écoles alors que certains ne savent même pas saisir un texte sous quoi que ce soit OpenOffice ou Word. Certains à la veille de partir à la retraite, prennent des cours du soir. Alors ne demandons pas aux écoles ce qu’elles ne peuvent fournir. C’est sans compter le nombre de postes informatique, évalué en moyenne à 1,2 par classe de 25.
Je ne pense pas qu’il faille attendre de l’école (primaire) ce basculement vers le libre. Ses moyens sont dérisoires. Si c’est un souhait, il est louable, mais utopique (pour l’école primaire).
> Débat contradictoire - Partie 2 : Comment développer l’Open Source sur plus de postes ? , le 9 mai 2005 par Brn
Merci pour l’info, je vais regarder ça !
Mais l’idée était de pouvoir dans un premier temps utiliser des logiciels libres comme OOo sous Windows, histoire de donner envie d’aller plus loin. Là, ça semble difficile.
Évidemment, le problème c’est la formation, oui. Reste que les nouveaux collègues seront de plus en plus au point et connaîtront l’informatique. D’où l’intérêt de rendre les transitions possibles avec des logiciels libres sous Windows.
Pas assez d’ordinateurs dans les classes ? Tu as raison. Dans la mienne, il y a 6 postes en réseau. Pas de secret : je "recycle" mes vieux ordins et j’en achète d’occasion avec la coop. Pour 100 à 150 euros ça se trouve et c’est à la portée de nos finances. Suffit d’avoir envie.
> Débat contradictoire - Partie 2 : Comment développer l’Open Source sur plus de postes ? , le 16 avril 2005 par winerflo (1 rép.)
> Débat contradictoire - Partie 2 : [suite] une migration, ça se prépare... [un peu long !] , le 18 avril 2005
Bonjour, Si on faire naître des attitudes de rejet vis-à-vis du libre, le mieux est de vouloir faire tout basculer d’un coup (sauf si on a des pouvoirs dictatoriaux). Le jour même on a une pétition.
Car dans une équipe où certains ont des Mac , d’autres Windows et où ils sont déjà perdus pour passer de Word mac à Word Windows, on peut imaginer les réactions si le système d’exploitation change.
Mais quand on installe OpenOffice sur Windows en parallèle avec Word et que de temps en temps on montre que non seulement on ouvre des .doc mais qu’aussi on fait des PDF en deux clics on promeut le libre. On installe Gimp et de temps à autre l’utilisateur en a besoin et découvre sa richesse. Et s’il y a un DVD on montre toutes les vertus de VLC Videolan Et si on doit convertir, manipuler des videos, on recourt à Virtualdub. Bien sûr on est sous Mozilla depuis longtemps et ça ne pose pas de problèmes : Mac-istes et Windows-istes surfent et lisent leurs courriels en libre, sans différence d’un OS à l’autre. Et pour le site Web, NVU et Filezilla sont là, efficaces et gratuits et libres. Et PDFcreator est bien sympathique et pratique... Et 7z qui compresse mieux que zip. Tout ça mis bout à bout commence à créer une ’ambiance’, même si, comme partout, certains sont plus réticents que d’autres au moindre changement.
Et au passage on peut faire remarquer que, pour les mises à jour, la plupart des applications libres pour Windows se moquent des modes ($$$$ !) de chez MS (nous avons Win 98) et se contentent de Win 32, sans exiger de mettre à jour l’OS à chaque fois ($$$$ !) . Il en ressort une impression de sérieux.
Alors sur certains ordinateurs on installe Linux en parallèle (Mandrake 10.1). On garde le choix au démarrage. Et là, à part la dominante bleue de KDE (qui plaît bien), on n’est pas trop dépaysé, on retrouve Mozilla, OpenOffice, déjà défrichés. On ouvre *presque* sans rien remarquer les fichiers Word. Presque tous les autres fichiers s’ouvrent aussi sans problème (sauf 7z pour l’instant). Une session sous Linux n’est pas "traumatisante". Quelquefois on peut même dire *après* qu’on était sous Linux.
Et puis arrive une variété de clés USB dont le pilote Win98 ne marche pas (c’est fréquent !). Pas de problème, sous Linux le contenu de la clé est accessible, sans avoir à acheter XP ($$$$ !).
Et puis l’équipe achète, via l’administration, un portable, qui se trouve être sans OS, ce qu’on découvre peut de temps avant que quelqu’un ait à faire une présentation "powerpoint". Heureusement on a toujours les CD de Linux+ avec la Mandrake 10.1. En une petite demi-heure (même avec quelques hésitations) on l’installe (au passage on peut préciser que ce n’est pas piraté, que la licence libre permet tout cela pour les quelque 10,8 euros dépensés initialement à l’achat de Linux+). OpenOffice est là , on insère le CD. Le Powerpoint est lu, la présentation peut commencer. On peut expliquer ce qu’est le logiciel libre. Beaucoup sont séduits. Peu sont prêts à faire le saut et à tourner la page, même [d’ailleurs pourqoi "même" ?] en milieu universitaire. Encore peu endoctrinés M$, les étudiants, sont *très* séduits, par l’aspect libre ET par l’aspect financier. Pour les plus ’âgé’s c’est par les logiciels "passerelles" multi-OS que Linux est enfin ’envisageable’, même s’il reste du chemin à faire... Le jour où OpenOffice aura une composante biblio à la hauteur de Endnote, les universitaires n’auront plus beaucoup d’arguments pour rester chez M$ (application donc OS). Ce dévelopement est en cours, mais malheureusement pas pour la version 2.0 semble-t-il. Un peu de patience et en même temps de reconnaissance pour tous les développeurs du libre.
En conclusion, il n’y a pas UNE façon standard de migrer. La sensibilisation me semble cruciale et les applications libres sur OS propriétaires sont un moyen incontrournable de cette sensibilation préalable. Encore bravo et merci au site Framasoft pour le rôle qu’il joue dans ce mouvement.
Salutations amicales
Jean-François
> Débat contradictoire - Partie 2 : Comment développer l’Open Source sur plus de postes ? , le 16 avril 2005 par simonpca (0 rép.)
> Débat contradictoire - Partie 2 : Comment développer l’Open Source sur plus de postes ? , le 15 avril 2005 par glorb (1 rép.)
Il y a un truc qui n’est pas dit dans tout ce débat, et qui me semble important : c’est qu’avec la conquête de parts de marché de la part de Linux, il se pourrait bien que des logiciels propriétaires soit portés sous Linux. Et du coup, là, ce serait Windows qui serait défavorisé, vu qu’il n’aurait plus l’exclusivité de ces programmes.
Parce que là, on raisonne comme si ça n’allait que dans un seul sens, comme s’il n’y avait que les logiciels libres qui étaient portés sur windows. Mais, à terme, l’inverse sera probablement vrai aussi. Et là, la migration en sera encore plus facilité. Aaron dit que MS ne migrera jamais ses logiciels sous Linux. Probablement. Mais, MS ne possède que quelques logiciels sous Windows. La plupart des logiciels utilisés sont faits par des compagnies indépendantes de MS. Et ces boites pourraient tout à fait choisir de porter leurs applications sous Linux. Qu’il y ait un Photoshop, un Première, un Dreamweaver sous Linux (et des versions simplifiés de ces logiciels du genre Première Element, à destination du grand public) et ça pourrait décider pas mal de gens à migrer.
Parce que ce qui empêche la migration sous Linux, c’est aussi qu’il manque pas mal de certains types de logiciels : soit des logiciels connus et appréciés par tout le monde sous Windows comme Photoshop (pour lequel il y a Gimp, mais qui n’est pas aussi apprécié des graphistes et qui est moins connu, et donc qui nécessiterait un effort de migration que pas mal de gens ne sont pas forcément près à faire) ; soit des logiciels pour lesquels il n’y a même pas d’équivalent (genre Première, ou un logiciel de comptabilité pour les entreprises. Apparemment, les logiciels de 3D ne sont pas très présents non plus. Sans parler des jeux).
Et puis, ce n’est pas très grave que MS ne porte pas ses applications sous Linux, parce que les logiciels phares de MS ont déjà une alternative sous Linux : Il y a Open Office, Firefox et Thunderbird comme alternative à Office, IE et Outlook express. Il y a bien Project, mais à part ça...
> Débat contradictoire - Partie 2 : Comment développer l’Open Source sur plus de postes ? , le 15 avril 2005 par fun sun
Salut glorb,
Juste une précision. Les logiciels propriétaires sous linux existent déjà. Quand je veux utiliser ma carte graphique pour les jeux 3d sous linux, je suis obligé d’installer un pilote propriétaire qui se noie dans le noyau linux et en fait donc un système plus totalement libre...
Il y a plein d’exemples de ce genre. Et c’est vrai qu’un système entièrement libre il perdrait vite de la vitesse. On peut le regretter mais c’est ainsi.
> Débat contradictoire - Partie 2 : Comment développer l’Open Source sur plus de postes ? , le 14 avril 2005 par Chris1952 (2 rép.)
Bj
Je suis outré par le fait que des enseignats payés pour faire découvrir l’informatique dans le cadre de l’école publique, ne le font qu’au travers de logiciel propriétaire dont l’éducation nationnale ne reçois d’ailleur aucun émolumant pour cela !!! Il serait normal que pareil promotion pour des système d’exploitations ainsi que des logiciels propriétaires renvoient des royalties à notre chère éductation nationnal, ne pensez-vous pas !!!
Je pense que des groupements comme framsoft devrait mettre au pieds du mur les décideurs du ministère de l’éducation et même sont en droit de leur demander des comptes aux noms de tous. Ce matraquage intellectue ne réjouit que les gens de Redmont alors que des alternatives vraiment fonctionelles existent aujourd’hui, système d’exploitation en live-cd ou même installable en dual boot, openoffice, firefox, lecteurs multimédias, ....
Bien à Vous.
> Débat contradictoire - Partie 2 : Comment développer l’Open Source sur plus de postes ? , le 15 avril 2005 par FabriceV
Bonjour,
Je ne partager votre opinion même si je regrette que les logiciels libres ne soient pas assez utilisés. Les alternatives sont loins d’être toujours fonctionnelles. Et être 99% comparable ne veut rien dire. Pas d’écart type paramétrable, pas de VB, pas de gestionnaire de citation utilisable. Donc en environnement scientifique universitaire, OOo est une alternative économique mais pas fonctionnelle à word ou excel. Quand à Linux, ce n’est même pas la peine d’y penser tant le nombre d’applications scientifiques ou professionnelles de qualité est réduit. Autrement dit, a titre personnel je bascule progressivement sous linux, a titre professionnel, c’est bien plus complexe.
Salutation
VOtre définition des logiciels scientifiques svp. , le 23 avril 2005 par [lord]
Bj il faudrait que vous développiez plus ce que vous appelez des applications scientifiques et professionelles, ca n’est pas clair.
Pour moi 1) Excel est un tableur très puissant mais de la à parler d’application scientifique... Ca a plutot été développé dans une optique de comptabilité à mon avis, il suffit de voir ce que l’on peut faire comme régréssion pour comprendre que ca n’a pas été pensé pour des appli scientifiques. De meme, pas de graphes 3D potables. Excel est juste un bon tableur à mon avis, très pratique égaleemtn pour réaliser de petite interface en VBA.
2)D’ailleurs, à ce propos... On peut tout à faire écrire des scripts avec d’autres langages que le VBA (vous avez cité le VB mais je pense que vous parliez du VBA inclu dans MS Office). Pour avoir fait qq manip au Synchrotron à Grenoble, sachez que la plupart de leur scripts de traitement de donnée sont écrits en perl, Le python prend une place également extremement importante.
3) Quant à Word, demandez à n’importe quel thésard quel a été son expérience de rédaction avec ce logiciel. Meme avec un bon ".dot" de base, l’insertion d’images avec lien, etc, Les plantages sont monnaie courante dès que le document dépasse 100 pages, Avec lateX non.
4) Initialement, les applications scientifiques ont été développées sous unix, pas sous dos, ni windows. Tous les programmes de simulations Monte Carlo, Dynamique moléculaire ou de phasefield sont développés sous et pour linux car, pour une simul qui dure un mois, on ne peut se permettre d’avoir un système qui décide automatiquement de rebooter pour faire une mise à jour ou tout simplement un système dont la quantité de cpu dsiponible varie d’une minute à l’autre ou qui gère la mémoire vive de facon si déplorable.
Précisez donc ce que vous appelez applications scientifiques car, dans tous les labos que je connais, ceux dont les besoins informatiques sont les plus importants sont tous linuxiens.
> Débat contradictoire - Partie 2 : Comment développer l’Open Source sur plus de postes ? , le 13 avril 2005 par fun sun (4 rép.)
Bonjour,
Vaste débat mais jamais on ne parle de l’attente des utilisateurs. Je suis et reste un utilisateur un peu spécial, je le reconnais.
— > Linux s’est forcé à faire de son environnement un environnement agréable à l’utilisateur à l’instar de windows ; l’accouchement a été difficile tant linux et le libre ont cette réputation de "difficile".
— >Faire des applications libres des utilisations proches de l’utilisateur tout comme le pense et croit windows n’est pas une bonne solution selon moi ; c’est ignorer ce que veulent les utilisateurs et c’est réitérer les mêmes erreurs.
— > Un environnement vraiment intéressant n’est pas un environnement proche de l’utilisateur (ou comment on croit qu’en mettant une fond d’écran bleu ici et une belle icône là, ce sera plus facile d’utilisation) mais un environnement où l’utilisateur peut faire ce qu’il veut.
— > La difficulté du passage de l’un à l’autre système vient de ce conditionnement où tout est pensé pour faciliter l’utilisation du novice, du même coup on l’emprisonne dans un système de représentation (utilisation facile donc ergonomique). Ce qui le bloque forcément quand il veut passer à autre chose. C’est dommage.
— > Donc, je vais employer des grands mots, un environnement informatique n’est pas réellement pensé en fonction des désirs de l’utilisateur et c’est ce qui me déçoit le plus chez linux et windows aussi.
— >Avec cet avantage non négligeable chez Linux : on peu fabriquer son noyau comme on veut, on peut l’utiliser en mode graphique ou non. Les fichiers de configurations facilitent certaines améliorations graphiques. C’est du travail dirigé avec des options. Un peu mieux que windows tout de même.
— >A défaut, n’oublions pas cette possibilité d’utilisation qu’offre Linux. Et je crois que c’est cela qui doit migrer vers Windows non pas faire un programme facile d’utilisation et oublier, par là même, le désir de l’utilisateur pour s’enfermer dans une forme de concurrence où je ne suis pas sûr que le libre puisse gagner.
— >La percée des applications libres sous windows ne doit pas enfermer l’utilisateur sous le label "facile à utiliser" mais le libérer en affirmant "fais ce que tu veux avec parce que c’est possible".
> Débat contradictoire - Partie 2 : Comment développer l’Open Source sur plus de postes ? , le 14 avril 2005 par Jean-Philippe
Bonsoir,
Après avoir lu ce post, je me suis senti obligé de réagir. Je crains que ta logique soit un peu faussée par ton statut "d’utilisateur un peu spécial".
Parce que pour toi, un SE doit te permettre de faire "ce que tu veux", de "fabriquer ton noyau comme tu veux", etc.
Or 95% des utilisateurs justement veulent simplement démarrer leur machine, ne pas avoir à se préoccuper de configurer ceci ou cela, et surtout pas avoir à se plonger dans les arcanes de leur système.
Oui, c’est peut-être une constatation décevante, mais c’est ainsi. Seuls ceux qui ont une réelle passion pour les entrailles de leur machine vont s’intéresser à un SE tel que tu le décris. Pour les autres, ils ne souhaitent pas se "prendre la tête", mais juste retrouver un environnement dans lequel ils ont des repères.
Or donc, tu me pemettras de m’inscrire en faux contre tes commentaires, et de dire "qu’un environnement intéressant est un environnement proche de l’utilisateur". Maintenant, ça n’est pas forcément Windows !
> Débat contradictoire - Partie 2 : Comment développer l’Open Source sur plus de postes ? , le 14 avril 2005 par fun sun
Bonjour Jean-philippe,
Je ne crois pas que mon point de vue soit totalement faussé par le fait que je suis un utilisateur spécial, permets-moi de m’expliquer en redirigeant mon propos :
— > Je pense, au contraire, que l’utilisateur y compris celui qui n’a pas envie de se prendre la tête (au pris de lui faire une interface agréable) doit avoir la plus grande liberté de configuration de son système et de ses applications tant pour windows que pour linux.
— >Linux offre cette possibilité et c’est cela que j’apprécie. Je ne prétends pas représenter un pourcentage d’utilisateurs. Cette invocation me gêne toujours car elle semble dire "Prendre ce chemin parce qu’il en est ainsi et pas autrement".
— > Mon propos est clair : laisser le choix à l’utilisateur de faire ce qu’il veut avec son système. Il ne veut pas le modifier, qu’il le laisse tel quel. Il veut un peu le modifier, qu’il en ait la possibilité. Il veut entrer dans les entrailles du système pour en faire un système à la mesure de son plaisir : qu’il ait la liberté de le faire.
— >C’est cette option qui doit primer plus qu’une une "interface simplifiée’ avec une configuration pré-digérée parce que l’utilisateur n’a pas envie de se prendre la tête. C’est la voix "windows" et je ne crois pas que ce soit la meilleure à entendre.
— >Il y a des Logiciels libres sous win qui n’oublient pas cette possibilité et d’autres qui ont quelques succès qui semblent l’oublier.
— >Reste la question des extensions qui est une autre manière de dire la même chose sans parler de fichier de configuration.
— >Il existe sous win de nombreux logiciels de re-configuration du système, il suffit de chercher un peu ; la seule chose que je souhaite c’est enlever l’idée que configurer son système soit associer au "bidouillage" ou, pour faire bien, à "hacker". Et scinder les utilisateurs, trices en deux camps : "ceux qui veulent se prendre la tête" et les autres !
C’est présupposer une forme d’utilisation que je ne partage pas. Si tu montres à quelqu’un comment cela fonctionne, il le saura et le connaîtra. Maintenant, si tu commences par dire "c’est un truc de hacker", il partira et n’en s’intéressera pas. "Cependant, je vais vous préparer une interface simplifiée." C’est le prendre pour un idiot.
— >Ce n’est qu’un avis et celui-ci n’est pas forcément juste ou vrai ;-)
> Débat contradictoire - Partie 2 : Comment développer l’Open Source sur plus de postes ? , le 15 avril 2005 par hel123
sans vouloir mettre de l’huile sur le feu déjà bouillonant, je suis part la pratique de deux vocation (medecin et webmaster) obligé de dire que la plupart des utilisateurs n’ont pas envie de faire un choix, n’ont pas envie de liberté (sniff) et ne savent pas ce qu’ils veulent parce qu’on ne leur à jamais apris à se poser la question (re snif) - c’est apparament un constat terrible mais helas le cas pratique de cet apm me le remontre une fois de plus : Jeviens de donner 1/2 journée de formation et d’initiation dans une entreprise ou j’ai installé un PC tournant sur mandrake pour la compta et l’edition de devis ainsi que la visualisation d’images - à priori rien de bien sorcier Surprise sur les 9 personnes trois seulement savaient utiliser un clavier 2 etait déjà allé sur le net 1 (directeur) se servait de son PC pour des loisirs. (je n’habite pas la creuse mais une grosse ville du vaucluse) - Etonnant non ?!
A partir de ce constat comment voulez vous que les gens est un avis sur le SE à employer sur le SE qui leur donneras de la liberté - pour moi, pour eux, la liberté est déjà contenue dans le systeme informatique en lui même. Ne nous compliquons pas la vie, faisons simple, stable et beau et comme le dit un usager je crois que c’est en reconditionnant petit à petit les gens pour d’autre application que IE, outlook , word et excell que, à un moment, ils auront la curiosité (parce que plus de savoir) d’aller voir ailleurs si Billou n’y est pas. Voilà c’est mon modeste avis de généraliste lambda en contact avec des gens lambda pas plus pas moins
PS un Enorme merci aux gars (et filles) de Framasoft/ de l’open source / et de tous ceux qui veulent de la diversité dans le monde.
> Débat contradictoire - Partie 2 : Comment développer l’Open Source sur plus de postes ? , le 15 avril 2005 par fun sun
Salut hel 123,
Connaître, apprendre à connaître est la seule solution. Non pas faire connaître un logiciel parce qu’il est facile à utiliser mais donner à chaque personne la capacité à savoir se servir d’un ordinateur et à être autonome, par exemple.
Je ne demande pas de connaître sur le bout des doigts le fonctionnement du matériel et du système d’exploitation, je n’irai pas jusque là mais ne jamais oublier cet essentiel, connaître.
Je crois que ce dernier est plus ou moins oublié quand on s’attache au facile d’utilisation. Le chemin de la facilité a toujours été un masque de tout temps. Rien n’est simple. Mais nous avons tous la capacité à transmettre ce que nous savons et de le partager et donc de briser à la fois le chemin de la facilité et celui de la difficulté.
C’est comme cela qu’on s’en sortira.
> Débat contradictoire - Partie 2 : Comment développer l’Open Source sur plus de postes ? , le 13 avril 2005 par didier (1 rép.)
Je suis d’accord avec ce texte. Les logiciels libres dans un système propriétaire sont une vitrine du savoir faire de l’open source. Ils sont les exemples concrets que ca marche aussi et même mieux "de l’autre côté du miroir". Ensuite il n’y a qu’un petit pas pour penser qu’il doit bien se cacher beaucoup plus derrière ces quelques logiciels ... c’est quoi Linux ?
Ce sont des logiciels comme Blender et the Gimp sous windows qui m’ont mis la puce à l’oreille. Je me suis dit à l’époque que si le monde d’où venait ces programmes était aussi bien qu’eux, alors il devait s’agir d’un paradis.
Et puis j’ai découvert Framasoft qui m’a dit : "-c’est possible".
Et j’ai migré.
Et ce fut difficile.
Mais c’est bien parce que l’environnement libre m’offrait beaucoup plus que l’environnement propriétaire que j’ai poursuivit malgrès les difficultés. L’ensemble était à la hauteur des échantillons que je connaissait déjà.
Aujourd’hui mon PC fonctionne très bien et il est entièrement libre, mais surtout il est terriblement efficace et par conséquent moi aussi je suis devenu plus efficace et c’est bien là le plus important. Et je suis sur que c’est grâce au portage de The Gimp et de Blender sous windows.
Il faut que les utilisateurs de PC puissent faire la comparaison Firefox/IE pour qu’ils puissent s’imaginer la comparaison Linux/Windows ... et peut-être un jour, avoir envie de migrer.
> Débat contradictoire - Partie 2 : Comment développer l’Open Source sur plus de postes ? , le 14 avril 2005 par Jean-Philippe
Une aventure semblable m’est arrivée à moi aussi.
Mais je n’ai pas encore migré vers Linux, même si la tentation est forte. La raison en sera exposée un peu plus tard ...
Comment ai-je découvert le monde du libre ? Eh bien, grâce à un virus !
Ben oui, une cochonnerie qui m’a fait tourner en bourrique pendant plusieurs semaines, jusqu’à ce qu’un jour, finalement, je tombe sur un site qui non seulement m’a dirigé vers des outils qui m’ont aidé à faire le ménage, mais qui parlait également de logiciel libre ...
Le premier de mes logiciels libres a été Firefox. Pas très original certes, mais une vraie découverte après les galères et les idiosyncrasies de IE. Et puis, ces onglets ! Un ravissement.
Juste derrière, OOo. Lui aussi, une découverte, mais un apprentissage plus rude que Firefox. Et la découverte d’incompatibilités avec Word que j’utilise au bureau (pas le choix de toute façon) ou que possèdent certains amis. D’où un certain nombre d’agacements, mais comme le ver était déjà dans le fruit ...
Le troisième logiciel à faire son nid sur mon PC fut Thunderbird. Clair, net, agréable à utiliser. Comment ne pas l’apprécier ?
D’autres ont suivi (The Gimp par exemple), mais "c’est de l’histoire" comme on dit. Une chose à mentionner encore, j’ai essayé du LiveCD (Knoppix v3.7, puis Kaella) et j’ai été très agréablement surpris, pouvant trouver mes marques assez rapidement.
Bon, mais et le passage à Linux dans tout ça ? Eh bien, ces découvertes de logiciels libres, plus la lecture de sites tel Framasoft, m’ont poussé à examiner ce que je faisais réellement de mon PC. Et je me suis rendu compte qu’en fait, en dehors d’une seule et unique application, tout le reste était faisable sous Linux, quasiment sans changer mes habitudes -qui s’étaient en fait modifiées peu à peu au fur et à mesure de ma découverte des logiciels libres-.
Mais il se trouve que cette unique application est pour moi très importante, car elle me permet de rêver : Il s’agit de Flight Simulator. Et comme DirectX n’est pas supporté sous Linux ... (et ne me parlez pas de Flightgear ; bel effort, mais encore loin de rejoindre FS et sa communauté ; dans quelques années, peut-être ...)
Avant de conclure, je voudrais encore rajouter quelques mots. Mon épouse a son propre PC. Elle m’a vu utiliser un navigateur avec onglets, elle a été tentée mais ne voulait pas quitter IE. Je lui ai donc installé une surcouche IE qui réalisait cette fonction. Et puis un jour, entre les pop-ups et les pubs intempestives, elle a craqué et accepté la conversion à Firefox. Premier pas !
Plus récemment, son PC a planté de telle façon qu’il a fallu réinstaller Windows. J’en ai profité pour remplacer Outlook Express par Thunderbird. Résultat, conquise !
Je lui ai glissé un LiveCD, elle va l’essayer ... Qui sait, elle sera peut-être séduite et elle passera peut-être sous Linux avant moi !
Or donc pour résumer et conclure, je suis d’accord avec le contenu de l’article, c’est en appâtant les utilisateurs sous WIndows avec des logiciels libres de qualité et d’utilisation simple et conviviale que l’on donnera cette pichenette qui les poussera, un jour, à basculer du côté lumineux ...
> Le logiciel libre sous windows ? une aubaine ! , le 13 avril 2005 par Alain (0 rép.)
Je suis sans doute devenu au fil du temps ce qu’on appelle dans les forums un "linuxien pur et dur" : j’ai pour très longtemps adopté Linux (Mandrake à ce jour, pardon Mandriva) et je ne veux plus entendre parler de Zin chez moi.
Pourtant, j’installe régulièrement des applications libres à droite ou à gauche sur des postes windows, d’abord parce que c’est souvent mieux, et ensuite c’est à mon sens la seule passerelle vers Linux. Quand on a l’habitude de travailler sous Open Office, de récupérer ses mails avec Thunderbird, de surfer avec Firefox ou encore de faire un peu d’image avec Gimp, on ne sera pas trop dérouté par ce que l’on trouvera sur une Mandrake ou une Debian. Par contre on appréciera peut-être les inovations et différences d’un autre SE.
> Débat contradictoire - Partie 2 : Comment développer l’Open Source sur plus de postes ? , le 12 avril 2005 (0 rép.)
Bonsoir,
Une idée au passage, pourquoi ne pas écrire dans les notes de versions des logiciels libres tournant sous Windaube, " Ce logiciel Open source fonctionne également sous le système d’exploitation Linux, réputé stable, sécurisé et simple d’utilisation"
Christian.
> Débat contradictoire - Partie 2 : Comment développer l’Open Source sur plus de postes ? , le 12 avril 2005 par sonyc (3 rép.)
>>>>Bien sûr la situation est un peu différente, en ce sens qu’Apple est une entreprise commerciale (qui bénéficie d’ailleurs de capitaux Microsoft ;) )
C’est evidemment facile de cracher sans connaitre. La prise de participation de Microsoft dans Apple n’a été que de courte durée. Depuis plusieurs années, M$ n’a plus un dollar de participation. cf Wikipedia
En outre Apple partiicpe a plusieurs projets Open Source d’une part avec son noyau BSD et d’autre part avec des logiciels comme le navigateur Safari (moteur KHTML) ... Meme si elle reste evidemment une entreprise commerciale.
-----> > Wikipedia Microsoft
> Débat contradictoire - Partie 2 : Comment développer l’Open Source sur plus de postes ? , le 14 avril 2005
Mouais, Le fait que le noyau de mac os x soit open source n’intéresse pas grand monde, ce ne sont pas les noyaux libres de bonne qualité qui manquent. Pour Safari, le terme de "participe" est trompeur ; je vous renvois vers cette comparaison entre Safari et Konqueror qui dit bien que Apple ne contribue pas ses changements à l’équipe de KHTML.
http://lists.kde.org/ ?l=kfm-devel&m=110314275104540&q=p3
Bref Apple utilise les logiciels libres pour pouvoir sortir beaucoup plus vite des logiciels beaucoup plus fiables. Sans ca ils auraient sans doute mis la clé sous la porte vu les problèmes qu’ils avaient il y a quelques années. Très bien pour ses utilisateurs. Rien ne lui est demandé en retour, mais le principal retour d’Apple a été en fait un vrai coup de poignard dans le dos : Apple fait partie du cercle restreint de multinationales qui ont fait le forcing et obtenu du Conseil Européen un vote en faveur de l’infâme loi sur les brevets logiciels.
Peut-êter qu’Apple se rend compte que KDE et Gnome sont plus agréables à utiliser que windows, tout en ayant l’immense avantage de fonctionner sur les ordinateurs que possèdent les gens, et donc marchent sur ses plate-bandes.
> Débat contradictoire - Partie 2 : Comment développer l’Open Source sur plus de postes ? , le 15 avril 2005 par hel123
hé hé hé merci> Débat contradictoire - Partie 2 : Comment développer l’Open Source sur plus de postes ? , le 15 avril 2005 par fceg
bonsoir, eh bien moi aussi je suis en train de passer à Linux grâce aux logiciels libres utilisés sous Windows : OOo, ff, tbird et aussi à tous les freewares que j’utilise depuis des années parce que pour moi l’honnêteté c’est important et ne souffre pas d’exceptions...Informations complémentaires
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