Juste une image issue du site... ...www.flickr.com

Godon

C’est en 2003 que ces deux frères fondent leur groupe Godon, avec Sébastien Verlhac, (guitare, musiques), Olivier Martinez (batterie, musiques), Martin Bouny (batterie, remplaçant) et Bertrand Lavergne (technicien son).

Attention lorsqu’un tel phénomène arrive, il faut se prémunir de l’addiction. Une fois averti, nous restons en alerte, émerveillés d’avoir été si doucement emportés par ce rock humaniste qui se loge dans les têtes et nous ouvre le don d’ubiquité. Nos pieds flottent !

Godon m’est tombé dessus au détour d’une lecture [1], avec superbe photo (cette superbe photo d’audrey A. que vous pouvez admirer ci-dessus). J’ai Écouté par curiosité et je n’ai plus pu ignorer la suite...

Godon est un groupe, un vrai, convaincu et convaincant. Une voix placée sur des propos au-dessus du flot soutenu par chaque autre membre du groupe. Laissez-vous bercer par le duel constant de cette guitare qui provoque la batterie, ou bien est-ce l’inverse ? Sans oublier, derrière, comme pour attiser, la basse. De ce ballet de notes naît une singularité qui transporte sans artifice.

Ce rock progressif respecte ses aïeux tout en prenant soin de tracer sa route, accompagné d’une assurance certaine à allumer d’innombrables vocations. Godon aime RUSH. Il est influencé par KING CRIMSON et YES.

La musique est portée par une voix sans détour, à la manière de MIDNIGHT OIL.

Associant des mélodies qui se bousculent sur des textes pouvant être inspirés par Romain Gary ou Joseph Kessel, Godon est le témoin d’un monde en berne futile et fourbe. Godon, "le rock en liberté" comme ils se définissent, (re)donne ainsi au rock ses lettres de noblesse.

Et, oui... Godon c’est aussi ça, le remue-méninge ; sans être didactique, poussif et affublé de la bonne conscience.

Godon, c’est "enfin" un groupe trop étriqué pour rester graver sur disque. La scène est présente au détour de chaque titre [2] ; c’est un besoin vital, une confrontation nécessaire, pure et naturelle. L’étape ultime à apporter aux auditeurs. L’essence même du groupe : offrir et partager.

D’où le choix de la Creative Commons avec ce besoin de mettre via Godon.org des infos pour écouter [3], lire et comprendre la démarche et les enjeux.

Certains veulent nous faire croire que la culture est en péril, Godon se dresse contre cette pensée affligeante de misérabilisme avec rytme et passion. Simple. Suffisant. Comme pour sussurer que la continuité est assurée.

Pour cette sélection, j’ai choisi "Le Glas du Paf". Délectez vous d’une oeuvre qui passera, je n’en doute pas, en boucle !

Je concluerais en laissant parler Godon :

Interview

— Framasoft : Pourquoi avoir choisi de composer de la musique sous licence Creative Commons ?

— Godon : Pour nous, cette manière de diffuser notre musique s’est imposée, en quelque sorte, parce que ce qui nous importait à l’époque, c’était de pouvoir travailler librement. C’est encore, et plus que jamais, une de nos préoccupations, jusque dans la musique elle-même. C’est déjà le cas pour Armagodon, notre premier album, et ça continuera de l’être dans le prochain, en travaux à l’heure de répondre à tes questions. La liberté de passer, dans un même morceau, d’un métal bien lourd à un funk super léger, la liberté de dire ce qu’il y a à dire. Liberté, liberté chérie...

— Framasoft : D’ailleurs, j’ai lu dans Linux pratique (n°27) de Janvier/Février 2005 que Dominique Godon travaille sur une « Charte zone libre »... On peut en dire plus ?

— Godon : Oui, la Charte Zone Libre est en cours de rédaction en ce moment. Je m’y suis collé parce qu’il fallait bien commencer, et nous allons soumettre ce premier jet à quelques connaissances, pour une première correction, des recommandations sur la forme et le fond. On va travailler dur pour que le lancement officiel ait lieu en mars. L’idée de ce texte est née d’un post sur http://www.open-files.com, à propos des déconnexions intempestives d’internautes, soit disant accusés de piratages par les industriels. C’est un dénommé jsorba qui a émis cette idée, et voilà comment tout a commencé ! Cette Charte devra exposer un certain nombre de principes et de pratiques qui permettront d’assurer aux visiteurs d’un site l’ayant adoptée une certaine tranquillité d’esprit. Par exemple, sur un site marqué « Zone Libre », on pourra télécharger de la musique, des films, des photos, ou tout autre contenu multimédia ou documentaire, en étant certain que ces usages ne pourront en aucun cas entraîner une déconnexion intempestive, une perquisition, une saisie du disque dur, une plainte en justice, ou tout autre désagréable mésaventure. Bien entendu, dans cette Charte figureront également des conditions que devront respecter les « Consultants », puisque par exemple, avec les licences Creative Commons, nous nous placons d’emblée dans un cadre légal et juridiquement viable, s’appuyant de toutes façons sur le droit d’auteur.

— Framasoft : Mais n’avez-vous pas peur du plagiat ? Vous n’êtes donc pas protégés par la S.A.C.E.M. ?

— Godon : Et bien, le plagiat, c’est une chose vraiment particulière, difficile à définir. Voyons ce que dit le Dictionnaire : « S’approprier les idées de qq’un. Copier (les oeuvres de qq’un) ». Si je reporte cette définition sur, par exemple, la musique classique, alors je dois bien me rendre à l’évidence : c’est la plus grande entreprise de plagiat jamais menée ! Pour jouer de la musique, nous devons jouer ce que d’autres ont déjà joué. Tout apprentissage serait donc un plagiat ? Oui, au sens strict du terme. Mais dans l’industrie du disque et de la musique, on entend par plagiat, une reproduction soi-disant frauduleuse, dans le sens où elle pourrait nuire aux droits de l’auteur de l’oeuvre plagiée. Pour notre part, nous pensons que c’est un honneur que d’être repris par d’autres musiciens, qui peuvent même en faire commerce, à la simple condition que nous en parlions ensemble avant... Nous aimerions d’ailleurs, à terme, sortir un recueil des scores complets (partitions) de nos morceaux, mais actuellement, le temps nous manque pour cela. Nous n’avons donc pas peur du plagiat. Nous pensons qu’au final, un certain nombre de personnes achèterons nos disques et viendrons nous voir en concert, suffisamment pour que nous puissions en vivre, et voilà. Nous n’avons pas d’autre visée. Et tu peux donc chanter du Godon à tue-tête, tu peux t’enregistrer, et distribuer les Cds autour de toi !! Mais parlons-en...:o) J’aimerais préciser qu’être sociétaire de la SACEM ne constitue pas en soi une protection juridique des morceaux ou des oeuvres. La SACEM est une société de gestion collective des droits de ses auteurs adhérents, et à ce titre, n’est pas en charge de cette protection. A bon entendeur....

— Framasoft : Quels seraient vos mots pour inciter d’autres artistes à vous rejoindre ?

— Godon : Je dirais qu’il y a deux catégories, ceux qui sont sociétaires de la SACEM, et ceux qui ne le sont pas encore. Aux premiers, je dirais qu’il existe une possibilité de quitter cette société, mais que la procédure est compliquée et ennuyeuse, mais que c’est possible. Ensuite, ils pourront gérer eux-mêmes leurs droits s’ils le veulent, ou adhérer à une autre structure de gestion collective, moins exigeante et moins problématique que la SACEM. Aux seconds, je dirais, avant de vous inscrire, lisez bien les statuts de la SACEM, tranquillement, et demandez-vous si cela vous convient. Je leur dirais aussi, probablement aux deux, que la libre diffusion n’est pas réservée aux amateurs, comme certains voudraient le faire penser. La libre diffusion, c’est une ré-appropriation du droit par le citoyen, qui peut devenir auteur et gestionnaire des droits générés par ses oeuvres. Il n’est que de constater la qualité des groupes ou artistes ayant opté pour ou soutenant la libre diffusion : Steve Coleman, Gilberto Gil, Beasty Boys, David Byrne (ex Talking Heads), pour ne citer que les plus connus !

— Framasoft : Que répondriez-vous à des éventuels : Mais comment allons-nous faire pour notre promotion ? Sur qui pouvons-nous compter ? Qui va commercialiser nos disques ? Etc...

— Godon : Tout ce dont tu parles là, ce sont les métiers qui gravitent autour de la musique, et qui, au passage, ont permis à des dizaines d’intermédiaires de s’en mettre plein les poches sur le dos des musiciens et artistes pendant des années, et qui continuent de le faire, et qui voudraient continuer de le faire encore le plus longtemps possible. Mais le cadre dans lequel, pour notre part, nous évoluons, est bien différent : il s’agit de faire en sorte qu’il y ait le moins d’intermédiaires possibles entre l’artiste et son public. En ce sens, l’Internet est un vecteur de diffusion incontournable. Et tout dépend également de ce que l’on veut précisément faire : vivre de sa musique, ou non, par exemple. Jusqu’à très récemment, dans l’inconscient collectif, pour vivre de la musique, il fallait être inscrit à la SACEM, avoir un producteur, un distributeur, une maison de disques, un directeur artistique, un re-lookeur, un coiffeur, un maquilleur, bref, tout un tissu d’âneries qui n’ont de sens que pour la télévision et l’audimat. De nos jours, on revient à la réalité. Pour vivre de la musique, il doit y avoir un projet musical, ça me semble indispensable. Il faut être tenace, et apprendre sur le tas. Il faut se sortir de la légende, du tapis de dollars et du producteur qui va investir sur toi parce qu’il pense que tu vas vendre des millions de disques, et que tu passes bien à l’image. La question qu’on devrait se poser, c’est plutôt : « est-ce que je serais prêt, moi, à vendre ou hypothéquer tout ce que j’ai pour me produire moi-même ? » Autrement dit, est-ce que je crois en moi ? Je m’arrête là, parce que cela pourrait aller loin, mais voilà, le maître mot pour nous, c’est la réalité, et aussi, on ne peut pas gruger indéfiniment tout le monde. Seule la sincérité s’inscrit dans la durée.

— Framasoft : Pour conclure, utilisez vous des logiciels Libres pour vos musiques ? Lesquels ?

— Godon : Pour Armagodon, nous avons enregistré en live, en sortie de console, dans un protools 16 pistes. A l’époque, nous ne connaissions pas Ardour, et Linux était juste dans l’air. Aujourd’hui, nous n’utilisons plus que Linux, et pour les prochains enregistrements, nous comptons vraiment, tant que possible, utiliser du logiciel libre. Pour ma part, je suis sous Mandrake 9.1, je ne vais pas tarder à faire une bonne mise à jour !

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Commentaires

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Godon , le 24 février 2009 par Buzzle (1 rép.)

Je découvre le groupe Godon gràce à vous, c’est vachement bien, ont ils un site officiel ? Merci :)

-----> http://www.buzzle.fr/

Godon , le 24 février 2009 par Bart

Le site officiel, c’est dans le message juste en dessous... Sinon, c’est http://www.godon.org

-----> http://www.godon.org

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VIVE GODON ! , le 16 janvier 2007 par HB.RESISTANT SOLIDAIRE (1 rép.)

Bravo ! Je suis solidaire de ce groupe généreux et qui va dans le droit fil de notre combat citoyen avec Jové BOVE contre le fric à tout prix.

VIVE GODON ! , le 26 janvier 2007 par dogood

hello HB RESISTANT SOLIDAIRE !

Merci de ton commentaire, ici et  !

Néanmoins, je suis obligé de préciser, pour les visiteurs lecteurs, que nous, le groupe Godon, n’avons aucune relation d’aucun ordre que cela soit, avec quelque parti, organisation politique que ce soit. C’est important de le noter.

Disons que notre combat, citoyen, comme tu dis, du monde rajouterais-je, nous le menons avec les autres citoyens du monde que nous rencontrons et pour qui nous jouons.

a bon entendeur...

@ bientôt !

-----> godon.org

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Flippoon, quelle classe ! , le 22 février 2005 par dogood (0 rép.)

bonjour à tous,

Je ne peux pas m’empêcher, quand flippoon écrit quelque chose, je dois lui dire que je trouve ça super. J’avais déjà lu le billet sur ekolali, ici même, et franchement, ce flippoon, quelle classe ! bon, le fait que je sois partie prenante dans Godon ne me rend pas super objectif....mais je répète :

Flippoon, qulle classe !!

merci et à tres tres bientot je crois !!

dogood

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